mardi 5 novembre 2013

De l'usage des coupons de réduction à la pharmacie (si, si !)

Aujourd'hui, je suis allée acheter des médicaments délivrés sur ordonnance. Pas de quoi faire un post de blog me direz-vous. Sauf que pour l'un des ces médicaments, j'ai utilisé un bon de réduction semblable à ceux qu'on utilise ici pour ses courses alimentaires, son shoping en ligne ou ses achats de vêtements, et que je n'aurais jamais cru ça possible...
Il est vrai que je l'ai assez peu utilisé depuis notre arrivée aux US il y a deux ans (je touche du bois), mais le système de santé américain ne finit pas de m'étonner ! J'ai donc décidé de vous livrer ma petite histoire...

Elle commence hier, quand le pharmacien m'annonce le mauvaise nouvelle : “Votre assurance applique un forfait de cent dollars sur le remboursent du médicament, ce qui en porte le coût à 144,98 dollars.“ Ah.
Sur ce, comme je n'ai pas un besoin urgent de ce médicament, j'accepte la proposition du pharmacien d'envoyer un message à mon médecin pour lui demander s'il est possible d'utiliser un médicament générique, bien que j'aie toute confiance en ce médecin (c'est-à-dire que je ne la soupçonne pas de se faire du beurre sur mon dos en touchant une commission du labo sur les ventes effectuées sur les prescriptions qu'elles a faites), pense qu'il y a une bonne raison pour qu'on m'ait prescrit ce médicament plutôt qu'un autre et craint, s'agissant d'un anti-douleur, que celle-ci soit moins bien prise en charge par un générique.

Tel était mon état d'esprit jusqu'à ce que je reçoive un coup de fil du cabinet médical ce matin : "Vous pouvez aller sur le site internet du médicament imprimer un coupon de réduction. Cela devrait vous permettre d'acheter le médicament moins cher."
Bon sang, mais c'est bien sûr ! Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ?! Les labos essayent de se faire un maximum de thunes sur le dos de patients mal informés en pratiquant des tarifs excessifs, mais sont prêts à les revoir à la baisse pour quand même vendre leurs produits à un maximum de malades !

(En même temps, comme les médecins ne donnent pas les ordonnances aux patients mais les envoient directement à la pharmacie de leur choix ici, je pouvais difficilement me renseigner sur le médicament en amont de mon passage à la pharmacie et découvrir par moi-même cette possibilité d'obtenir une réduction. Mais fermons là cette parenthèse, je dois bien l'avouer : étant donné que mon assurance santé couvre les dépenses de médicaments (oui, parce que toutes les assurances santé ne couvrent pas les dépenses de médicaments...), je n'aurais jamais eu l'idée d'aller chercher une ristourne en ligne.)

Là où ça se corse, même en tant que patiente assurée et couverte par une bonne assurance santé, c'est que "le coupon ouvrant droit à un maximum de cent dollars de réduction pour les patients assurés ne peut en principe pas couvrir un forfait d'assureur", me prévient la pharmacienne qui s'est occupée de moi ce matin. Ah. (Encore ah !)
Eh bien, faisons comme si je n'étais pas assurée, et voyons quel est le coût du médicament si on y applique la réduction hors assurance. "166 dollars" (et je ne sais plus combien de centimes). Ah. (Re-ah !)
Je me vois déjà en train de rappeler le cabinet médical pour vérifier si vraiment il ne peut pas prescrire plutôt un générique. Mais avec la pharmacienne, nous tentons le tout pour le tout et combinons la réduction offerte par le labo avec la couverture offerte par mon assurance santé. Et là, le miracle se produit : je peux finalement acheter le précieux médicament pour 44,98 dollars seulement !
Je repars, impatiente de donner un "feedback" positif sur cette fabuleuse "expérience de consommateur" pour avoir la possibilité de gagner 3000 dollars à l'issue d'un tirage au sort organisé par la pharmacie, en ayant l'impression d'avoir fait une affaire et, portée par cette bonne nouvelle, en profite pour faire quelques emplettes au drugstore accueillant la pharmacie, avant de faire un crochet par Walmart en rentrant à la maison. Tout est bien qui finit bien dans le merveilleux monde du "bizness" à l'américaine !

Mais je ne suis décidément pas bon public. Et ce n'est pas tout à fait ainsi que cela s'est passé...
J'ai bien pu acheter le médicament pour 45 dollars. Mais en réalité, j'ai essayé de comprendre comment ce forfait d'assurance a finalement pu être réduit ou disparaître, ce que j'ai payé au juste et ce que mon assurance et le coupon ont pris en charge au juste. Mais il n'est rien ressorti rien de bien clair de la discussion avec la pharmacienne (hormis qu'une de ses copines, originaire d'Allemagne, ne comprend rien non plus à ce qu'elle fait...).
Je suis repartie en me disant que les Américains non plus ne doivent rien comprendre au drôle de métier de ma pharmacienne, qui a elle-même indiqué "passer la moitié de (son) temps à régler des problèmes de couverture santé et de coût des médicaments". Ça m'a gonflé de devoir à nouveau zigzaguer entre les rayons du drugstore pour quitter la pharmacie. Puis de devoir traverser le parking du Walmart pour rentrer à la maison.

Mais j'attends maintenant avec impatience la feuille de remboursement de mon assureur pour, j'espère, découvrir ce qu'il s'est vraiment passé et donner un épilogue à cette histoire. Stay tuned!