mardi 11 décembre 2012

Les joies de la voiture

J'en ai déjà parlé ici et , j'ai du mal à comprendre le fonctionnement du marché automobile texan. Maintenant que je conduis une magnifique Honda Odyssey de 2005 (consommation : à peu près 20 miles par gallon, soit environ 16 litres au cent, et déjà plus de 155 000 miles au compteur alors qu'elle en avait à peine plus de 131 000 quand on l'a achetée en juin), je découvre que gaspillage et la désinformation ne se limitent pas aux moments où l'on achète et où l'on répare une voiture. Cela se passe aussi dans la boîte aux lettres.
Ce matin, j'ai reçu un dépliant du nouveau garage Honda ayant ouvert près de chez moi. Trois pages recto-verso imprimées sur un beau papier glacé épais et tenues ensemble par pas moins de trois scotchs ! Pourtant, je m'y suis déjà rendue et n'avait nul besoin qu'on me fasse part de cette ouverture. (J'avais déjà pu constater à quel point la place allouée à l'activité était démesurée...)
Pourquoi me rendre jusqu'au garage Honda quand je peux faire faire l'entretien de la voiture à quelques pâtés de maisons de notre appartement me direz-vous ? Eh bien les concessionnaires affiliés avec le constructeur regretteront certainement mon choix, mais habituellement, je n'y vais pas ! Je suis allée jusqu'au garage Honda uniquement parce que j'ai reçu une lettre de convocation. Une intervention programmée sur notre véhicule était-il écrit.
Un contrôle du constructeur sur une voiture vieille de sept ans, c'est un peu bizarre... Mais peut-être est-ce une habitude aux Etats-Unis, où l'on est vite traîné en justice, pensais-je en parcourant le courrier. Et en vérifiant auprès du garage Honda le plus proche de chez moi que l'intervention pouvait y être réalisée (plutôt que de me rendre dans celui du Nord de l'agglomération qui m'a écrit), je n'ai pas posé beaucoup plus de questions. Persuadée que la requête était fondée du fait de l'aspect officiel de la missive, je me suis dit que j'en apprendrai plus une fois sur place.
C'est comme ça que j'ai perdu une heure et demie au lieu de cinq minutes ! Car ma voiture n'avait absolument pas besoin d'être inspectée ai-je appris au garage Honda le plus proche de chez moi. Celui du Nord-Est d'Austin essayait juste de m'attirer dans leurs filets ! J'avoue ne pas comprendre comment un courrier aussi mensonger peut être légal. Il ne l'est peut-être pas d'ailleurs. Voilà en tout cas une bonne motivation de ne jamais mettre les pieds chez le concessionnaire m'ayant fait déplacer pour rien et adhérer à une association de défense des consommateurs !

dimanche 18 novembre 2012

Back to normal? Non, pas vraiment !

Plus de dix jours déjà que je suis de retour à Austin, où nous avons passé la soirée électorale avec Mélinda afin de clôturer en beauté notre projet Texas Families. En trois semaines, nous avons parcouru 4 430 kilomètres et rencontré 17 familles, ainsi que des personnages remarquables comme un Libertarien handicapé titulaire de trois diplômes de master ou uneFranco-Américaine ayant co-fondé le mouvement Tea Party à Houston.
Niveau piges, le bilan est également intéressant. Sur la route, nous avons réalisé deux piges pour France-Amérique.com et FrenchMorning.com (qui a soutenu notre projet à hauteur de 300 dollars – merci encore !). De retour à Austin, Mélinda a fait un direct pour une radio mauricienne lors de l’annonce des résultats. Puis nous nous sommes attelées au sujet à paraître dans le CFDT Magazine de décembre. Nous contribuerons aussi à un dossier dans l’Alternatives Economiques de janvier.
Du terrain à la Formule 1
Mais tout de suite après le départ de Mélinda, mercredi 14 novembre, j’ai enchaîné sur la Formule 1. C’est que le Grand Prix desEtats-Unis, qui n’avait pas eu lieu depuis cinq ans, faisait son grand retour ce week-end, sur une piste flambant neuve (le circuit des Amériques, construit à Austin en un temps record à l’initiative d’un proche de Bernie Ecclestone, le patron mondial de la F1, avec pour principaux actionnaires les hommes d’affaires Bobby Epstein, d’Austin, et Red McCombs, de San Antonio).
Bon, étant donnée l’absence de Grand Prix au Mexique depuis vingt ans et l’affluence de supporters du pilote Sergio Pérez, on peut considérer qu’il s’agit d’une course mexicaine plutôt qu’états-unienne. Mais la discipline a ses fans aux Etats-Unis, bien qu’elle peine à s’y implanter de façon continue. Sur les pelouses qui entourent la piste fraîchement inaugurée, j’ai ainsi discuté avec  une jeune femme ayant fait le déplacement depuis Atlanta, en Géorgie, pour assister à un Grand Prix en direct.
Un succès à confirmer
Et puis les Texans sont curieux. Ils sont venus en masse voir à quoi ressemblait une course de Formule 1. Le spectacle a été au rendez-vous avec le beau début de course d’Alonso, l’abandon de Webber et le dépassement de Vettel par Hamilton, qui a finalement remporté la course et maintenu le suspens quant à l’issue du championnat, la semaine prochaine au Brésil. Le public semble l'avoir apprécié. Mais la Formule 1 reste plus technique que le populaire championnat de la Nascar, dont la finale avait également lieu ce week-end (à Miami). Et le tarif des billets d’entrée sont nettement plus élevés en F1 que pour d’autres sports automobiles. A l’image du couple avec lequel  j’ai discuté dans le Velocity lounge du circuit, qui n'est pas sûr de repayer le même prix l'année prochaine, il n’est pas sûr que l'ensemble des spectateurs reviennent et donc que la course connaisse le même engouement dans les années qui viennent.
Surtout qu’un second Grand Prix nord-américain se profile dans le New Jersey, avec les gratte-ciels de New York en toile de fond. « Nous saurons que nous aurons réussi si le visiteur de cette année revient l'année prochaine. Et nous lui aurons vraiment tapé dans l'œil s'il amène un ami avec lui en 2013 », a d’ailleurs déclaré Bobby Epstein peu avant cette première course.
Photo : CircuitOfTheAmericas.com.
Pour intéresser le plus grand nombre, le circuit des Amériques n’a pas lésiné sur les moyens. Dans le cadre de l’Austin Fan Fest, il a monopolisé neuf pâtés de maison du centre-ville d’Austin pour y installer pas moins de cinq scènes où se produisent encore des dizaines d’artistes ce dimanche soir. Plus inhabituel pour l’autoproclamée « capitale mondiale de la musique live » : des stands où l’on peut s’essayer à la conduite d’une voiture de course par le biais de simulateurs ou observer de près un véritable bolide. Entre les bars du centre-ville et les espaces d’exposition automobiles, la mayonnaise n’a pas encore pris. Les premiers se sont saisis de cette actualité pour organiser des évènements qui n’ont pas toujours rencontré leur public tandis que les seconds ne semblent pas avoir pris en compte les spécificités d’Austin, plus familière de la culture rock que de celle de la F1.
Presque le plein pour le circuit des Amériques
J’attends donc avec impatience la seconde édition de ce Grand Prix des Etats-Unis pour juger de l’implantation de la discipline dans la région (et si possible placer plus de piges ! Je n'ai que French Morning et le Ben Franklin Post à mon actif cette année). Le circuit des Amériques comme les organisateurs de la course ont fait leurs preuves alors que le rendez-vous avait bien failli être annulé il y a un an, quand Bernie Ecclestone a annulé le contrat l’unissant aux Austinites (plus d'explications ici). Mais, même si le circuit des Amériques vient de publier un communiqué revendiquant près de 117 500 spectateurs enthousiastes (au format PDF), les acteurs texans de la Formule 1 doivent encore confirmer leur capacité à gagner les cœurs du plus grand nombre.

Pour finir, je vous offre le diaporama du circuit des Amériques avant (J-1) et pendant ce premier Grand Prix des Etats-Unis depuis cinq ans :

Le circuit des Amériques avant et pendant le Grand Prix de Formule 1 des Etats-Unis

lundi 15 octobre 2012

Bye bye Austin !

Austin, TX North campus area
Un petit diaporama des drôles de commerces de mon quartier réalisé avec mon nouveau jouet : le Canon EOS Rebel T3, financé grâce à notre campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank.com/texas-families, avant de le quitter ce lundi pour me lancer dans l'aventure TexasFamiliesBlog.wordpress.com avec ma consœur Mélinda Trochu, journaliste reporter d'images.
Il va me manquer. Mais Texas Families me passionner. Alors suivez notre parcours dans le cœur texan au fil des portraits multimédias que nous publierons sur le blog pour décrire l'état du pays à la veille de l'élection présidentielle par email, RSS ou Facebook interposé (la page de Texas Families : Facebook.com/TexasFamilies). Et au plaisir d'échanger !

jeudi 20 septembre 2012

Moins de pauvres à Austin, à contre-courant du Texas et du pays

Ma revue de presse du jour montre que la pauvreté augmente dans toutes les grandes villes du Texas (en droite ligne avec les chiffres nationaux), sauf... à Austin ! Toujours situé au-dessus de 15 % (à 15,2 %), le taux de pauvreté de l'agglomération reste trop élevé. Surtout quand on sait que le seuil de pauvreté est fixé à 23 000 dollars pour une famille de quatre personnes (ce qui fait d'après moi beaucoup plus de gens vivant dans la misère...). Mais la part des pauvres dans la population d'Austin se situe un cran plus bas que les taux de pauvreté des agglomérations de Houston (17,4 %), San Antonio (16,6 %) et Dallas (15,8 %), tous orientés à la hausse. Et ce, malgré le nombre croissant de personnes venant tenter leur chance dans la capitale du Texas (voir mon post sur le boom démographique d'Austin). Et ça, ça me rend vraiment heureuse de vivre ici !

dimanche 16 septembre 2012

Le Texas à la conquête des rédactions françaises

Voilà un projet qui pourrait bien contribuer à donner sa juste place au Texas dans la couverture de l’actualité états-unienne par les médias francophones. Car depuis un an, ce que je constate, c’est que les seuls articles de fond sur le Lone Star State publiés dans la presse française ne font que renforcer l’idée que les habitants de l’Hexagone se font de ce grand territoire : de vastes espaces désertiques ponctués de cactus, de troupeaux de bétail et de puits de pétrole, où ne vivent que des JR, des conservateurs, des racistes et des fanatiques religieux.
Alors qu’au Texas comme dans le reste des Etats-Unis, le protestantisme recule face à la foi catholique des Latinos et à l’athéisme grandissant. Que l’Etat compte plus de 25 millions d’habitants qui se marient mais aussi divorcent et se séparent plus souvent que la moyenne nationale. Que l’Ouest du Texas, moins peuplé, est rempli d’éoliennes. Que le Sud-Est de l’Etat compte presque autant de bayous que la Louisiane tandis que le Nord se compose de grasses prairies et de champs de maïs. Que la maire de Houston est lesbienne. Etc. Etc.
Alors même si j’avoue qu’au départ je ne voyais pas d’un bon œil l’intérêt de ma consœur Mélinda Trochu pour le Texas, je me suis vite rendu compte que j’avais trouvé une précieuse alliée dans mon entreprise de pédagogie texane en direction des rédactions françaises. L’ampleur du défi à relever est telle que nous ne sommes pas trop de deux pour nous y atteler ! Ses compétences et connaissances sont complémentaires aux miennes. Et le fait de vivre en France en attendant de décrocher un visa pour le Texas lui donne une autre perspective sur l’Etat.
C’est ainsi son éloignement géographique qui lui a inspiré le projet Texas families, trois semaines de reportages au travers de différentes régions du Lone Star State et surtout un défi : nous faire inviter chaque soir à la table d’une famille pour discuter politique en abordant les principales problématiques du foyer, leur regard sur les responsables politiques, sans oublier les solutions imaginées, les soutiens trouvés et leurs idées pour améliorer la démocratie américaine.
J’ai hésité avant de me lancer à ses côtés. Mais ce projet vaut bien la peine de se compliquer un peu la vie. Non seulement il nous donne de la visibilité et nous permet de tester notre collaboration en vue de futurs reportages (qu’on ne manquera pas de nous commander !). Mais en plus il va nous permettre de lutter contre les idées reçues tout en pointant du doigt les vrais problèmes (par exemple le taux de pauvreté officielle supérieur de trois points à la moyenne nationale au Texas). J’espère aussi qu’il permettra de réfléchir à la notion de démocratie et aux façons de revenir à ses fondamentaux.
Si vous partagez ces valeurs, rendez-vous sur la plateforme de crowdfunding Kiss Kiss Bank Bank. Nous avons moins de trois semaines pour réussir notre collecte !

vendredi 7 septembre 2012

Enfin la rentrée et le bilan de l'été

Il y a un an jour pour jour, j'atterrissais à Austin. C'est dommage de ne pas fêter cet anniversaire depuis ma ville d'adoption. Mais il y a des circonstances dans lesquelles il faut être en famille. Alors je profite des possibilités offertes par Internet pour faire ma rentrée texane depuis l'Hexagone. Ce qui me permet de me rendre compte que cela fait deux mois et demi que je n'ai pas posté dans ce blog – honte sur moi !
Il faut dire que j'ai pris de très grandes vacances : deux semaines pour aller et revenir de Los Angeles, plus trois semaines pour monter à Denver, puis Portland (Oregon), descendre à San Francisco et rentrer chez nous via Yosemite et Sequoia national parks, Las Vegas, le Grand canyon, Monument valley, etc. avant de partir en France. Nous avons donc bien profité de la voiture sept places acquise au mois de juin.
Après avoir fait expertiser une Ford  qui promettait de rendre l'âme au bout de quelques mois (et ainsi gaspiller 140 $, comme je l'expliquais dans mon précédent post), nous nous sommes résolus à dépenser un peu plus pour acheter le modèle qui nous faisait envie depuis le départ : la Honda Odyssey. Avec quelques 140 000 miles au compteur, celle que nous avons pu nous procurer nécessitait bien sûr quelques réparations. Il fallait notamment supprimer les importantes vibrations se produisant au-delà de soixante miles par heure.  Et là encore, nous avons pu vérifier à quel point le consommateur américain est démuni.
Bien que le rapport d'expertise faisait état de joints de transmission en mauvais état, nous avons financé un rééquilibrage des roues et le changement d'une pièce de suspensions, non pris en charge par la garantie à laquelle nous avions souscrit, alors que cette dernière couvre les problèmes de transmission… Montant de la dépense inutile : plus de 400 $ !
Comme l'a encore vérifié récemment mon compagnon chez le dentiste, il faut constamment être sur ses gardes. Pour lui délivrer le certificat médical dont il avait besoin pour partir en mission à l'étranger (et  qu'un dentiste français a signé sans faire d'histoire il y a un an), le premier médecin dentaire auquel il a fait appel exigeait qu'il subisse des soins comprenant une opération sous anesthésie générale (idéal avant de prendre l'avion…) et chiffrés à 1 600 $, dont 700 à sa charge ! Ce chirurgien-dentiste fait pourtant partie des professionnels recommandés par notre assurance santé (laquelle a été sélectionnée par l'un des principaux employeurs d'Austin)… Un second dentiste recommandé par des collègues de mon conjoint a confirmé les problèmes identifiés par son confrère, mais approuvé le départ en mission sans exiger de soins préalables et établi un devis presque moitié moins cher pour les soins recommandés (900 $  au lieu de 1 600…). Par contre, comme il n'était pas reconnu par notre assurance dentaire, cette seconde consultation a coûté 49 $ contre cinq chez le premier chirurgien-dentiste.
Il a des moments (surtout en ce moment, quand je suis devant une belle assiette de fromages ou que je mange des croissants frais avec le café du matin) où j'ai très envie de rentrer en France – il n'y a pas que Dallas dont l'univers est impitoyable. Mais au bout d'un an à Austin, force est de constater que ma vie est là-bas : je cherche les escalators et les ascenseurs dans les gares et les stations de métro pour ne pas porter ma valise dans les escaliers, je ne supporte plus la grisaille de la moitié Nord de la France plus de 48 heures, la fumée de cigarette m'incommode… Bref, je suis devenue un peu américaine, même si j'ai préféré racheter un maillot de bain en France plutôt qu'aux Etats-Unis (les imprimés que j'y ai vus étaient vraiment trop moches !). Et puis j'ai hâte de retrouver pour de bon mon job décroché sur un coup de fil et de suivre de plus près cette campagne électorale qui promet d'être haute en couleurs. Vivement Austin !

lundi 18 juin 2012

Grosses cylindrées et comportement routier

Plus étendu que la France et trois fois moins peuplé, le Texas est toujours une terre de chevaux. Mais le temps de la conquête de l'Ouest étant révolu, il est surtout celui des engins motorisés aujourd'hui ! Un rassemblement de motards se présentant comme "l'un des plus grands des Etats-Unis", avec plus de 50 000 motards sur trois jours et quelques 200 000 spectateurs du défilé du vendredi soir l'a d'ailleurs récemment rappelé.

A notre arrivée dans la capitale, il y a neuf mois, nous avons pourtant décidé de garder nos habitudes européennes en souscrivant des abonnements aux deux services d'autopartage de la ville (Zipcar, équivalent d'Autolib' ou de Cité Lib, et Car2go, opéré par l'Allemand Daimler et fonctionnant avec des Smart). Cela nous permettait de rester fidèle à nos convictions écologiques et d'éviter de mener une vie trop sédentaire en n'achetant pas de voiture.
Mais voilà, neuf mois plus tard, force est de constater que nous ne pouvons pas prendre le bus ni le vélo aussi souvent que nous voudrions. Les distances sont plus importantes qu'en France, les réseaux de transports en commun et de pistes cyclables bien moins bons et le climat nettement plus chaud. De plus, les centres-villes sont nettement plus chers que les autres quartiers, où il faut une voiture pour se déplacer. Alors le mercure grimpant et la perspective d'un grand road trip dans l'Ouest américain (pour lequel la location d'une voiture s'avère franchement pas donnée pour des gens comme nous, qui n'ont pas déjà une assurance automobile) approchant, nous nous sommes finalement décidés à acheter une voiture.
Après avoir fait la tournée des concessionnaires automobiles par au moins 35° Celsius à l'ombre, je peux vous dire qu'on ne soupçonne pas le choc culturel que peut susciter une telle entreprise ! Au-delà de la taille disproportionnée des véhicules (et aussi de certaines concessions...) par rapport à l'Europe, nous avons été sincèrement choqués de constater qu'un foyer comme le nôtre, qui cherche une bonne occasion pour dépenser le moins possible n'a tout bonnement aucune garantie sur la bonne marche du véhicule, même en s'adressant à des professionnels. Par contre, la loi texane prévoit la possibilité pour l'acheteur d'amener le véhicule qui l'intéresse chez un garagiste afin de le faire inspecter avant de l'acheter. A ses frais bien sûr ! Et cela coûte la bagatelle de 100 à 150 dollars...
Une fois de plus, nous vérifions qu'on ne prête qu'aux riches et que mieux vaut avoir de l'argent pour que tout se passe bien aux Etats-Unis. Car les modèles plus récents, eux, sont généralement couverts par une garantie. D'où cette impression de marché à deux vitesses. Et qu'il faut tout le temps se défendre quand on n'a pas des moyens mirobolants.
Heureusement, cette épopée automobile a aussi été l'occasion de rencontres sympas, avec un commercial francophone car haïtien, un Républicain convaincu mais qui travaillait visiblement dans une concession car il ne pouvait pas se permettre de partir à la retraite, une p'tit jeune qui n'en veut et qui voulait absolument nous faire souscrire un prêt (car toutes les concessions accordent des prêts sans avoir besoin de se pencher sur votre historique de crédit, si, si !), un Latino prêt à faire toutes les réparations du monde sur la vieille Ford que nous avons essayée pour nous la refourguer et une flopée de mécanos y allant de leurs conseils d'achat.
Voilà comment fonctionne l'économie marché au royaume du libéralisme (enfin... sauf quand il s'agit d'importations de produits agricoles, de foie gras ou de Roquefort !), avec un exécrable vendeur Mazda qui nous expliquait que, oui, il voulait bien croire que la Honda Odyssey qu'il proposait à la vente faisait un bruit suggérant une grave problème de transmission, mais que c'était à prendre ou à laisser, qu'il ne pouvait pas nous en dire plus, qu'acheter une occasion c'était toujours un pari... Nous n'avons pas fait ce pari et nous pouvons nous permettre de risquer 100 à 150 dollars dans une expertise mécanique qui pourrait nous amener à ne pas acheter le véhicule inspecté. Mais comment font les 20 % de pauvres d'Austin ? Et comment se fait-il qu'ils ne saccagent pas plus souvent les énormes pickups et les 4x4 rutilants des gens aisés par dépit ?
Surtout dans un contexte où le nombre d'accidents monte en flèche et la part des piétons tués parmi les morts de la route augmente. Selon le Statesman, 32 accidents mortels ont été enregistrés à Austin au cours des cinq premiers mois de l'année, contre 20 l'année dernière à la même époque. Dans la moitié des cas, ce sont des piétons qui ont été tués (contre 25 % en 2009 et 2010 et 40 % en 2011). Autant j'apprécie les belles mécaniques qu'on voit ici, autant je pense que les Texans doivent modifier leur rapport à la route.
Tiens, ça me fait penser à un autre inconvénient de l'autopartage ici : quand on roule en Smart, tout le monde nous fait des queues de poisson sur l'autoroute. Les autres conducteurs ne supportent qu'une voiture aussi petite aille à la même vitesse que leur gros calamantran !

jeudi 24 mai 2012

Ça bouge du côté de Lady Bird lake !

Bientôt un mois que je n'ai pas écrit dans ce blog, alors qu'Austin vient de réélire son maire, Lee Leffingwell ;
que j'ai assisté à un intéressant débat puis à une importante manifestation pour les droits des femmes (menacés par la décision de l'Etat de bannir l'équivalent du Planning familial du programme de santé sexuelle texan, suscitant l'ire du gouvernement fédéral, qui s'en est du coup retiré) ;
que j'ai rencontré plein de gens intéressants dans notre nouveau quartier comme au sein de la communauté française ;
que j'ai tenu un temps le bureau de vote d'Austin lors du second tour de la présidentielle française (à l'issue duquel le nouveau président de la République n'a remporté que 34 % des votes des Français d'Austin) ;
que j'ai bien profité de l'évènement Passport France organisé par l'enseigne Central Market
et que j'ai continué de profiter du printemps texan en découvrant de nouveaux coins de nature à proximité d'Austin, en l'occurrence à San Marcos, où se trouvent des magasins d'usine que nous avons dévalisés avec l'amie qui m'a rendu visite à l'automne, mais aussi le Texas River Center, où l'on peut visiter une exposition sur les rivières texanes et leur faune extraordinaire, puis monter dans un bateau à fond transparent pour voir les multiples sources alimentant la rivière San Marcos faire quelques bulles ou envoyer un véritable geyser au fond de l'eau. C'était vraiment fascinant de voir la salamandre aveugle du Texas évoluer lentement dans son aquarium ou la photosynthèse se faire sous nos yeux. Pour me faire pardonner de ne pas écrire plus souvent, je vous offre donc cette vidéo qui donne un aperçu de ce que j'ai vu.
Mais c'est d'un autre cours d'eau que je voulais vous parler aujourd'hui : le fleuve Colorado (celui qui se jette dans le golfe du Mexique, pas celui qui coule au pied du Grand canyon !). Dans le centre-ville d'Austin, il est aménagé en lac et une bien agréable promenade l'entoure. Comme je vous le racontais récemment, l'association Austin Accueil y a ses habitudes, tout comme au cinéma Violet Crown tout proche, qui projette pas mal de films français (et moi aussi par la même occasion...). J'étais donc bien intéressée de lire ce matin dans le Statesman que la ville s'apprête à céder le dernier terrain restant à construire au bord de Lady Bird lake à un investisseur qui y développerait un projet immobilier mêlant bureaux, logements et commerces. J'ai hâte de voir à quoi va ressembler un tel ensemble, jouxtant la rivière Shoal creek (qui passe au pied du quartier universitaire où nous avons élu domicile avant de se jeter dans le Colorado), le Violet Crown ainsi que la salle de concerts Austin Music Hall et Ballet Austin, la compagnie de danse qui se produit régulièrement au très chouette Long Center for the performing arts situé juste en face (quand j'y suis allée pour la première fois, j'ai vraiment été bluffée par la vue sur le centre-ville en sortant côté jardin après être rentrée du côté opposé).
Le site internet de l'entreprise qui achète le terrain à la municipalité pour plus de 42 millions de dollars et prévoit d'y investir quelque 500 millions de dollars se borne à mentionner un projet de 2,6 millions de pieds carrés. Le Statesman évoque lui 1,75 millions de pieds carrés répartis dans deux tours d'habitation de trente étages, un immeuble de bureaux de 28 étages, un hôtel de 17 étages et des commerces. Et même si je ne suis pas fan de tours et qu'on peut regretter que les exigences en matière de logement social se limitent à 10 % du projet (moitié moins qu'en France avec la loi SRU !), je pense que le résultat vaudra le détour. Il est de toute façon temps de prolonger la deuxième rue pour que l'agréable lèche-vitrine qu'on peut y faire depuis Congress avenue (l'axe central de la ville) ne débouche pas sur un terrain vague. Surtout qu'Austin Energy a annoncé la démolition de l'usine électrique située de l'autre côté de Shoal creek (ce sont les cheminées blanches que l'on voit sur la photo). La régie électrique conservera des installations et donc l'essentiel du terrain, mais la partie la plus proche de l'eau va être transformée en parc, alors vivement le printemps prochain qu'on commence à circuler plus librement autour de Lady Bird lake. Pour l'instant, il commence de toute façon à faire un peu trop chaud pour y randonner. La prochaine fois, c'est en aviron que je m'y baladerai !

mardi 24 avril 2012

Happy Earth Day!

A Austin comme ailleurs en Amérique du Nord, on fête Earth Day, la journée de la terre. C'est l'occasion de recevoir des communiqués de presse qui font doucement rigoler, comme ceux invitant les gens à éteindre leurs lumières et divers appareils électroniques pendant une heure (alors que les Etats-Unis consomment plus d'un cinquième de l'électricité mondiale selon l'agence internationale de l'énergie...). Mais aussi de participer à des rassemblements au cours desquels la foule écrit ses messages en personne. J'avoue avoir raté celui organisé dimanche à Austin, mais je voulais partager avec vous cette photo témoignant de la sensibilité écolo de la capitale du Texas.

jeudi 5 avril 2012

Austin, + 4 500 habitants par mois depuis quinze mois

Les derniers chiffres du recensement détaillés par le Statesman montrent que la progression de la population d'Austin a atteint 4 500 habitants par mois en moyenne au cours des quinze derniers mois. C'est la deuxième plus rapide des Etats-Unis après celle de la "triple ville" de Kennewick-Pasco-Richland, dans le Sud-Est de l'Etat de Washington.
Même si la capitale est particulièrement en avance, cette tendance correspond à celle de l'Etat, dont le solde naturel est particulièrement positif. Il faut dire que l'agglomération, également portée par la croissance des communes de Round Rock et San Marcos, est au cœur du "triangle texan" formé par Houston, San Antonio et Dallas/Fort Worth, trois autres agglomérations en forte progression et entre lesquelles la présence humaine devient de plus en plus dense (même s'il reste encore pas mal de marge...).

lundi 19 mars 2012

La vague South by Southwest est passée


Ouf, quelle quinzaine ça a été ! En deux semaines, près de 300 000 festivaliers ont déferlé à Austin à l'occasion de South by Southwest. Ce triple festival de cinéma, de web et de musique a mis une animation pas croyable dans le centre ville et pas mal retardé les bus. Et journalistiquement, il m'a valu un papier repris à l'échelle nationale dans French Morning ainsi qu'une parution dans Ouest France (pages nationales s'il vous plaît !) ce matin. Malheureusement, les nombreux médias français qui se sont fait l'écho de cette ridicule polémique de SDF transformés en borne wi-fi n'ont pas fait appel à mes services. Ca leur aurait pourtant permis d'entendre le point de vue de l'association de réinsertion qui a accepté de collaborer à cette initiative de l'agence BBH et de publier des papiers un peu plus nuancés. Mais il faut croire que la nuance ne fait pas vendre...
Breeeeeeef, l'essentiel, c'est que deux autres papiers sont à paraître et je n'ai pas pour autant délaissé l'agence de presse spécialisée dans le social qui me fait bosser régulièrement depuis mon arrivée aux US. Du coup, ce blog était un peu à l'abandon et je n'ai pas couvert une manifestation de Planned Parenthood (équivalent du Planning familial) devant le Capitole, qui l'a exclu du programme de santé destiné aux femmes alors qu'il est leur principal fournisseur de soins. Cela m'aurait pourtant bien intéressée. Mais, en parallèle de la couverture de South by Southwest, j'ai aussi pris un job salarié en traduction, en complément des piges. Conclusion au terme de deux semaines de période d'essai: "vous êtes trop divisée Cécile". OK, j'admets ! Mais y'a pas moyen d'envisager le travail autrement, en étant à l'écoute des besoins de ses collaborateurs pour qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes ? Non ? Bon... Pour une nouvelle arrivée comme moi, c'est plutôt normal, et je n'ai aucun regret d'avoir tenté cette expérience, qui m'a appris des choses intéressantes sur la loi du travail au Texas : saviez-vous, par exemple, qu'il n'y a pas de contrat de travail dans l'Etat ? C'est ce qu'on appelle un "at will State", où seules des lettres d'embauche encadrent les relations de travail. Mais je constate que les US ne diffèrent guère de la France en matière d'adaptation des postes de travail à ceux qui les occupe.
Pour ma part, j'ai décidé de travailler pour vivre et pas l'inverse, ce qui n'empêche de bien faire les choses. Je cherche donc toujours le poste salarié où je pourrais m'épanouir, car travailler en solo, financièrement, c'est dur. C'est une réflexion que je vais poursuivre d'ici notre retour en France, désormais officiellement prévu pour dans un an et demi. En attendant, je vais commencer à donner des cours de français et continuer à faire mon trou en piges. On lance la version texane de French Morning demain ! Plusieurs articles locaux sur la promotion du Texas en France ou la francophonie au Texas, ainsi qu'un annuaire des associations francophones de l'Etat sont déjà en ligne.

vendredi 2 mars 2012

Le Texas en fête

En ce vendredi 2 mars 2012 qui marque mon retour à des températures plus clémentes que celles de l'Hexagone où je viens de passer deux semaines de vacances, le Texas fête, non pas mon retour à Austin, mais le 176e anniversaire de son indépendance, en 1836. Car l'Etat a beau avoir rejoint l'union dès 1846, il tient à célébrer son passé républicain, autonome à la fois du jeune Mexique et des Etats-Unis.
Image : Texas State Library and Archives Commission.
La raison lui a rapidement conseillé de s'y rattacher, étant donné le nombre de pionniers anglo-saxons qui se sont installés dans la région après l'indépendance et l'extrême pauvreté de la République. Mais qu'importe : les Texans sont extrêmement fiers de s'être fait massacrer à l'Alamo plutôt que de se rendre aux troupes mexicaines de Santa Anna (surnommé « le Napoléon de l'Ouest »). Et aujourd'hui encore, ils s'émeuvent du « message héroïque » envoyé par William Travis depuis le fort où lui et ses 150 hommes (plus quelques femmes et enfants) désespéraient de recevoir des renforts.
De fait, ils n'en ont pas eu et, malgré la présence du mythique David Crockett, se sont fait tuer les un après les autres. Mais la commission étatique des archives expose l'original de cette lettre et une douzaine d'autres documents retraçant la courte histoire de l'indépendance du Texas dans ses locaux proches du capitole jusqu'à la fin du mois.
Pour ma part, je me contenterai d'une plongée en ligne dans ces archives (j'ai eu ma dose de patriotisme texan en visitant le musée d'histoire texane et l'Alamo à l'automne !). Sans compter que, ce matin, en arpentant le campus avec Cyril, nous avons une célébration autrement plus vivace de l'identité texane : un groupe d'étudiants distribuait des roses jaunes en chantant "The Yellow Rose of Texas", une chanson qui daterait de la guerre d'indépendance. Je n'avais malheureusement pas mon appareil photo avec moi, mais je vous prie de croire que, de bon matin, ça décoiffait !

mardi 14 février 2012

Après l'occupation des villes, celle des esprits ?

Bon, à la veille de prendre l'avion pour la France (où ma sœur se marie dans moins d'une semaine maintenant !), il devient clair que je n'aurai pas le temps d'aller constater par moi-même le départ de la place de la mairie du camp d'Occupy Austin (le mouvement dont je vous ai pourtant parlé les 6, 15, 20 et 31 octobre, ainsi que le 17 novembre, à l'occasion des deux mois d'occupation de Wall Street, à New York). En somme, j'ai fait ma journaliste "de base" : j'étais là au début de l'évènement, puis ai fait monter la mayonnaise en suivant de près les développements des premières semaines et l'élément national qui donnait un peu plus d'éclat à cette actu locale, avant d'abandonner le sujet à son triste sort quand il n'y a plus rien eu de croustillant à se mettre sous la dent...
Si un rédacteur en chef venait à tomber sur ces lignes, je tiens néanmoins à préciser que je n'attends que l'opportunité d'un travail rémunéré pour analyser la signification de mouvement ! Car je le trouve symptomatique de l'état dans lequel se trouve la société états-unienne : des politiques économiques a priori plus efficaces que la rigueur européenne pour faire baisser le chômage, mais tellement d'inégalités qu'une frange de la population en est réduite à descendre dans la rue pour demander plus de justice sociale. De même qu'on peut se demander si la Chine peut continuer à être l'usine du monde alors que les grèves s'y multiplient, on peut se demander quelle est la portée du rêve américain dans ce contexte.
Mais, pour en revenir aux faits, le suspens de ces dernières semaines dans le feuilleton médiatique d'Occupy Austin, c'était de savoir quand la ville (plus permissive que New York ou Oakland, du fait de la petite taille du campement) allait faire évacuer les occupants. En sachant que ces derniers avaient toujours la possibilité de revenir, en défiant l'ordre de ne pas dérouler son sac de couchage sur l'espace public sous prétexte de problèmes d'hygiène (alors que des règles précises étaient en vigueur depuis plus de trois mois...).
Page 11 du Austin Chronicle du 8 février.
(Le titre en français ne concerne pas Occupy.)

C'est justement parce que je pensais que les occupants allaient revenir que je ne vous ai pas parlé de leur expulsion, il y a dix jours. Mais le Austin Chronicle a confirmé les constatations des autres médias locaux la semaine dernière : il n'y a plus de camp Occupy Austin.
Dans la capitale texane comme ailleurs, le mouvement a dit vouloir prendre d'autres formes. La protestation va continuer, mais les plus exclus (comme les SDF qui s'étaient joints au campement) auront plus de mal à s'y intégrer, je pense. Vont-ils, du coup, ressentir une frustration accrue ? Quelle forme pourrait-elle prendre ? Ce sont ces questions que j'aimerais creuser si un média voulait me payer pour le faire !

dimanche 12 février 2012

Direction, le Nord du campus !

Frustré d'avoir dû abaisser le montant du loyer de notre appartement de deux chambres et deux salles de bains de 1 650 à 1 400 dollars (non, ce n'est pas donné le quartier du campus !) parce que l'agence immobilière gérant son bien a raté le coche de la dernière rentrée universitaire, notre propriétaire a décidé de l'augmenter à 1 850 dollars à l'issue de notre bail, fin juillet... Oui, vous avez bien calculé, ça fait une augmentation de presque un tiers ! Alors, même si on a envie de rester près du campus et du centre-ville, nous nous apprêtons de nouveau à déménager avec Cyril. Cette hausse invraisemblable nous donne l'occasion de nous rapprocher de la coopérative alimentaire où nous faisons nos courses (parce qu'on peut trouver de la nourriture en bas de notre appartement actuel, mais pas de fruits et légumes corrects à moins d'un kilomètre !).
Hier, nous avons donc profité du beau temps pour explorer à vélo les endroits où nous pourrions habiter l'année prochaine. Et nous avons pu vérifier la réalité d'un phénomène décrit cette semaine par le Austin Chronicle : la colonisation rapide des rues longées de maisons individuelles, voire de petits immeubles (comme sur la première photo), par des bâtiments nettement plus grands destinés aux étudiants (comme sur la deuxième photo -au passage, remarquez que l'immeuble au second plan de cette image est encore en construction, c'est l'un des nombreux chantiers que nous avons aperçus au cours de notre exploration !). Et, bizarrement, même si nous sommes pour une densification de l'urbanisation afin de pouvoir nous rende partout à pied ou à vélo, nous ne sommes pas du tout tentés par les appartements situés dans le deuxième type d'édifice...
Le problème, c'est que les logements sympas comme celui que nous occupons ne sont pas toujours bien entretenus. Comme ils sont loués à des étudiants dans une optique purement financière, les agences limitent au maximum les dépenses (nous avons pu le vérifier quand nous avons dû réclamer un nouvel extincteur et deux interventions sur la plomberie dans le mois qui a suivi notre aménagement !). La recherche de la perle rare a donc commencé, dans une ville où le taux d'occupation des logements offerts à la location atteint 95 % et où les loyers ont augmenté de 7 % l'an dernier... Nous espérons trouver notre bonheur au Nord du campus, l'Ouest nous ayant paru déjà bien amoché, en dépit des actions de l'union de quartier. Mais nous avons d'ores et déjà prévu de nous passer de chambre d'amis (avis aux amis et aux membres de la famille qui voudraient venir nous rendre visite !).

lundi 6 février 2012

Expansion et concentration à la fois

Zilker park.
Le Statesman nous aura prévenu : ça va bouger du côté de Barton springs. Dans les années qui viennent, près de 1 700 appartements devraient voir le jour le long de la route portant ce nom et de la partie Sud du Lamar boulevard, deux axes de communication à proximité immédiate de downtown, du Lady Bird lake, de Barton creek greenbelt et de Zilker park, qui figurent tous parmi mes lieux préférés de balade à Austin.
Plus que jamais, c'est donc le moment de venir s'installer à Austin. Mais cette nécessaire concentration urbaine suscite des interrogations. Au-delà des problèmes de circulation cités dans l'article, on peut se demander si les nouveaux venus dans le quartier n'en altèreront pas l'âme. Moi, tant que la piscine de Barton springs restera enclavée dans Zilker park, je pense qu'il continuera d'y régner une ambiance seventies. Je ne peux pas me promener là-bas sans Janis Joplin en fond sonore !

mercredi 1 février 2012

Francophiles Austinites

Sympathique retour pour ce blog ce soir : après que j'ai décliné mon nom à la personne accueillant les participants à l'apéritif de l'Alliance française (organisé au stylé Bistrot Mirabelle), elle m'a serré la main en vérifiant que j'étais bien la Cécile rédigeant cet Austin Bulletin ! Alors, c'est vrai que je me suis fait connaître auprès de l'association pour qu'ils m'intègrent dans leurs contacts médias, mais je ne pensais pas que la nouvelle présidente, élue il y a moins de deux mois, me lisait déjà !
Au-delà du satisfecit, c'est l'occasion de présenter les activités mensuelles de l'Alliance française. Parce qu'en plus de l'apéro, il y a la permanence de la bibliothèque, la conversation française au Galaxy Cafe du Triangle et... la pétanque dans les allées de l'ancienne légation française !
J'avoue que je ne me rends habituellement qu'à la bibliothèque, préférant parler français avec les membres d'Austin Accueil, l'association d'aide à l'installation des francophones, car ils (ou plutôt elles...) se réunissent au café de Central Market North Lamar et pour marcher autour de Lady Bird Lake, deux endroits auxquels je peux accéder à vélo. Mais, malgré la multitude de groupes francophones et francophiles qu'on trouve à Austin (j'en ai aussi trouvé sur Meetup et Facebook), je crois que l'activité régulière la plus franchouillarde est la pétanque de l'Alliance, bien ses membres soient plus souvent américains qu'à Austin Accueil, ce qui montre à quel point les Austinites peuvent être francophiles. Et ce qui m'épate encore au bout de cinq mois !

mercredi 25 janvier 2012

Il faut laisser passer l'orage...

 Ca y est, nous avons notre premier gros orage texan la nuit dernière ! Environ cent trente millimètres de pluie sont tombés sur Austin, selon Associated Press.
J'avoue que je ne me suis pas précipitée dès l'aube constater la montée des eaux dans le lit de la rivière qui coule à quelques centaines de mètres de chez nous. Mais, même si elle avait retrouvé sa place quand j'y suis passée en fin d'après-midi, les dalles du sentier attestaient clairement du passage d'eaux boueuses. Et, pour éviter qu'elles ne s'embourbent, la municipalité a interdit aux voitures l'accès des parcs qui leurs sont habituellement ouverts.
M'enfin je suppose que tout ça, c'est de la gnognotte, comparé aux inondations suivant  les tempêtes tropicales. Après le passage d'Hermine, en 2010, ce reportage tourné du côté de Bull creek montre un pont détruit et une voiture immergée. Un conducteur avait déjà été retrouvé mort et un autre était toujours porté disparu...

mardi 17 janvier 2012

Austin, combien de sans-abri ?

En France, la dernière enquête Insee relatrive aux sans-domicile remonte à plus de dix ans (elle a permis d'établir le chiffre de 86 000 SDF et vous la trouverez si vous voulez en savoir plus).
A Austin, la coalition d'associations, collectivités et particuliers qui gère les foyers d'hébergement du comté pour le compte du ministère du Logement (connue sous l'acronyme Echo) mène un recensement annuel.
Alors, j'ai beau savoir que le recensement de la population française et les enquêtes de l'institut national de la statistique sur le logement permettent d'actualiser les données recueillies en 2001, je ne peux pas m'empêcher de penser que, des fois, le service public n'est pas la solution la plus efficace pour s'attaquer aux problèmes...
Bon, d'un autre côté, le travail bénévole que j'ai commencé à fournir au centre de ressources pour les sans-abri d'Austin (l'Arch, actuellement géré par l'association Front Steps) m'a aussi montré les inconvénients d'un Etat-providence réduit à sa plus simple expression : j'ai eu la nette impression que les vieux, les chômeurs ou les malades finissaient plus vite à la rue aux Etats-Unis qu'en Europe ! Et elle est malheureusement corroborée par le chiffre de 3 400 SDF recensé dans le comté de Travis...
Donc, au-delà des coups de main au restaurant, au guichet courrier et hygiène, dans les bureaux ou la salle informatique de l'Arch, au-delà des dons en nature ou en argent à Front Steps*, je tenais à faire savoir aux Austinites qu'ils pouvaient participer à cette utile opération de recensement ce dimanche 22 janvier en allant à la rencontre des sans-logis (si vous parlez suffisamment bien anglais) ou en saisissant les données sur un ordinateur. Il suffit de s'inscrire sur le site internet d'Echo et de suivre une rapide formation. En contrepartie, je vous assure de vivre une belle expérience humaine !
*En ce moment, l'association a besoin de chaussettes, de tickets de bus et de produits d'hygiène (savon, déodorant...).

En l'honneur d'un grand homme...

Photo : Occupy UT.
Le défilé était plus modeste que ceux de San Antonio ou Houston, qui ont réuni plusieurs milliers de personnes. Mais même si la population y est plus modeste, à Austin aussi, on a dignement célébré Martin Luther King Day hier. La vidéo du Statesman donne une idée de l'ampleur de la mobilisation.
Au-delà des discours et des défilés, ce jour férié marquant l'anniversaire de la naissance du défenseur des droits civiques constitue, pour les citoyens de ce pays, l'occasion d'engager des actions au service de la communauté. C'est une loi de 1994 qui les y engage officiellement, ce qui convient parfaitement aux habitants de la capitale du Texas !

vendredi 13 janvier 2012

Un tronçon de Mopac fermé ce week-end

Afin d'installer deux ponts routiers, Mopac boulevard sera fermé dans les deux sens à hauteur de la route 290 dans les nuits de samedi à dimanche et de dimanche à lundi, voire les deux nuits suivantes, de 20 heures à 5 heures, prévient le Statesman.

jeudi 12 janvier 2012

Un Texas syndiqué

L'hôtel Hilton d'Austin downtown a bénéficié d'une curieuse publicité aujourd'hui. La fédération texane de la principale centrale syndicale américaine, l'AFL-CIO, y a en effet organisé, avec le soutien d'Occupy Austin, un rassemblement pour dénoncer le "zèle anti-syndical" de Scott Walker, le gouverneur du Wisconsin, sur lequel je me suis penché dans le cadre de la correspondance que j'assure pour Planet Labor, une agence de presse spécialisée dans le domaine social. Car en cette période de vaches maigres, il y a une remise en cause globale de la négociation collective. Alors quand le gouverneur qui a suscité les plus importantes manifestations de fonctionnaires du printemps dernier ouvre la conférence annuelle de la Texas Public Policy Foundation, même dans cet Etat peu syndiqué, ça fait réagir ! Ils étaient entre cinquante et cent à demander sa destitution en criant "the people united, will never be defeated" (le peuple, uni, jamais ne sera vaincu).

samedi 7 janvier 2012

Bonne année !

Dominées par la découverte de deux corps de femmes assassinées les 1er et 2 janvier, les nouvelles locales tombées depuis le début de l'année ne m'ont pas donné envie de poster. Mais, malgré cette ambiance macabre, il est plus que temps de vous adresser mes meilleurs voeux pour l'année à venir : il paraît que ça doit se faire avant le premier janvier ici. "Ooops", comme dirait Rick Perry (toujours en fort mauvaise posture dans la primaire républicaine, même après avoir attaqué les homosexuels et durci sa position sur l'avortement...), c'est raté pour cette année !
De fait, plutôt qu'aux projections, l'heure est aux bilans dans les médias locaux. J'ai bien aimé les classements publiés jeudi par le Austin Chronicle (dix meilleures actualités locales, mais aussi dix meilleurs évènements artistiques, dix meilleures bouchées savoureuses... Et dix meilleurs ratés de campagne commis par Rick Perry !). Et c'est ainsi que j'ai appris hier, par le San Antonio Express News, que 2011 était l'année le plus sèche jamais enregistrée au Texas par les services météos fédéraux.
Récemment convertie aux voyages en bus, une Texane avec qui je voyageais à travers la ville m'a pourtant dit ne toujours pas "croire" au réchauffement climatique. Alors que souhaiter au Texas ? Beaucoup de choses sans doute... Mais ce serait déplacé de le faire avec un point de vue européen donc je vais m'arrêter là, au seuil de mon cinquième mois dans la capitale du Texas. Le seul voeu que je formulerai ici est de voir les lecteurs de ce blog se multiplier !