mardi 14 février 2012

Après l'occupation des villes, celle des esprits ?

Bon, à la veille de prendre l'avion pour la France (où ma sœur se marie dans moins d'une semaine maintenant !), il devient clair que je n'aurai pas le temps d'aller constater par moi-même le départ de la place de la mairie du camp d'Occupy Austin (le mouvement dont je vous ai pourtant parlé les 6, 15, 20 et 31 octobre, ainsi que le 17 novembre, à l'occasion des deux mois d'occupation de Wall Street, à New York). En somme, j'ai fait ma journaliste "de base" : j'étais là au début de l'évènement, puis ai fait monter la mayonnaise en suivant de près les développements des premières semaines et l'élément national qui donnait un peu plus d'éclat à cette actu locale, avant d'abandonner le sujet à son triste sort quand il n'y a plus rien eu de croustillant à se mettre sous la dent...
Si un rédacteur en chef venait à tomber sur ces lignes, je tiens néanmoins à préciser que je n'attends que l'opportunité d'un travail rémunéré pour analyser la signification de mouvement ! Car je le trouve symptomatique de l'état dans lequel se trouve la société états-unienne : des politiques économiques a priori plus efficaces que la rigueur européenne pour faire baisser le chômage, mais tellement d'inégalités qu'une frange de la population en est réduite à descendre dans la rue pour demander plus de justice sociale. De même qu'on peut se demander si la Chine peut continuer à être l'usine du monde alors que les grèves s'y multiplient, on peut se demander quelle est la portée du rêve américain dans ce contexte.
Mais, pour en revenir aux faits, le suspens de ces dernières semaines dans le feuilleton médiatique d'Occupy Austin, c'était de savoir quand la ville (plus permissive que New York ou Oakland, du fait de la petite taille du campement) allait faire évacuer les occupants. En sachant que ces derniers avaient toujours la possibilité de revenir, en défiant l'ordre de ne pas dérouler son sac de couchage sur l'espace public sous prétexte de problèmes d'hygiène (alors que des règles précises étaient en vigueur depuis plus de trois mois...).
Page 11 du Austin Chronicle du 8 février.
(Le titre en français ne concerne pas Occupy.)

C'est justement parce que je pensais que les occupants allaient revenir que je ne vous ai pas parlé de leur expulsion, il y a dix jours. Mais le Austin Chronicle a confirmé les constatations des autres médias locaux la semaine dernière : il n'y a plus de camp Occupy Austin.
Dans la capitale texane comme ailleurs, le mouvement a dit vouloir prendre d'autres formes. La protestation va continuer, mais les plus exclus (comme les SDF qui s'étaient joints au campement) auront plus de mal à s'y intégrer, je pense. Vont-ils, du coup, ressentir une frustration accrue ? Quelle forme pourrait-elle prendre ? Ce sont ces questions que j'aimerais creuser si un média voulait me payer pour le faire !

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