mardi 16 décembre 2014

Un riche avocat blanc plutôt qu'un Hispanique de la classe moyenne en passe de devenir maire d'Austin

Photo : City of Austin.
Les Austinites sont de nouveau appelés aux urnes aujourd'hui. A l'issue du scrutin du 4 novembre, deux candidats au poste de maire parmi les trois que je vous présentais dans mon précédent post sont en effet resté en lice : l'avocat Steve Adler et le conseiller municipal Mike Martinez, un ancien pompier et syndicaliste. Avec moins de quinze pour cent des suffrages exprimés, l'élue Sheryl Cole a été éliminée dès le premier tour, tandis qu'Adler arrivait en tête avec 37%, nettement devant Martinez à moins d'un tiers des suffrages.
Photo : Adler YouTube channel.
Il faudra attendre ce soir pour connaître les résultats de l'élection. Mais avec 56% des intentions de vote pour Adler contre 39% pour Martinez, les sondages de Public Policy Polling pour l'Austin Monitor augurent d'une écrasante victoire pour Steve Adler, qui manque pourtant d'expérience politique et n'apparaît pas spontanément comme un candidat naturel pour une ville où plus du tiers de la population parle une autre langue que l'anglais à la maison (contrairement à Martinez, Adler ne parle pas espagnol) et où le revenu annuel moyen par personne s'est établi autour de 30 000 dollars ces dernières années et affichant un taux de pauvreté proche de 20% (19,4% en moyenne de 2008 à 2012).
Adler est en effet le premier candidat à la mairie d'Austin à consacrer un budget de plus d'un million de dollars à sa campagne. Un million et 60 000 dollars auxquels il faut ajouter 300 000 dollars prélevés sur sa fortune personnelle.
En comparaison, les 414 817 dollars de la campagne de Mike Martinez font triste figure, même en prenant en compte les 100 000 dollars que le candidat a prêté à sa campagne.
Mais si on prend en considération le fait que Martinez fait campagne avec 28% des sommes dépensées en vue de ce second tour (soient moins de 40% de l'argent investi par les deux candidats dans cette élection et encore moins si on prend en compte l'argent prêté par les candidats eux-mêmes), ses résultats dans les sondages semblent meilleurs. Bien que cela n'ait pas d'impact sur le résultat de l'élection...
Photo : City of Austin.
Mais si le non-report de voix remportées par Sheryl Cole au premier tour (Mike Martinez s'étant durablement aliéné le vote afro-américain en critiquant maladroitement des fonctionnaires noirs de la ville en 2011, cf mon précédent post) et l'écart de moyens avec la campagne de Steve Adler sont des facteurs majeurs de cette élection, il me semble que Mike Martinez pâtit surtout du désamour des électeurs pour les élus en place. Si Martinez est le candidat préféré des Hispaniques et des moins de 45 ans comme l'indiquent les sondages, mais qu'il reste largement à la traîne dans les intentions de vote, cela signifie qu'il n'est pas parvenu à mobiliser son électorat. L'abstention approchait d'ailleurs les 60% lors du premier tour et on peut craindre qu'elle soit encore supérieure aujourd'hui, à l'issue de ce second tour organisé une semaine avant Noël.
C'est dommage s'agissant de départager des candidats proposant un choix clair, par exemple dans le domaine du logement, entre une exemption de 20% de taxe foncière pour tous les propriétaires (Adler) ou des exemptions restant ciblées sur les quartiers les plus fortement soumis au phénomène de gentrification (Martinez). Dans le domaine des transports aussi, je crains que les Austinites soient en train de rater un tournant important en favorisant un candidat qui insiste sur la fluidification du trafic routier plutôt que les alternatives à la voiture. Mais après tout ce serait cohérent avec le rejet d'une nouvelle ligne de train le 4 novembre...

mardi 11 novembre 2014

Austin, gay-friendly sans ghetto homo... pour le moment !

Facebook.com/rainon4th

Le Statesman a publié samedi un intéressant article sur "un projet de passages piétons arc-en-ciel qui définiraient un centre pour la communauté homo, bi et transsexuelle" d'Austin.
"S'il est vrai que le Warehouse District a hébergé des bars et restaurants homos depuis au moins trente ans" et qu"'il y a quelques décennies, on pouvait dire la même chose de Red River", "Austin n'a pas -n'a jamais eu- de véritable gayborhood, défini par un quartier affichant une forte densité de résidents, commerces et vie urbaine LGBTQ" en dépit de la "concentration de couples de même sexe" apparaissant dans les chiffres du Recensement, expose l'auteur.
Cela s'explique par le fait que l'émergence de gayborhoods tels que ceux de San Francisco et New York, mais aussi Dallas et Houston ait été lié au débarquement de personnels militaires gays et lesbiens dans les villes côtières ou d'importantes bases militaires Après-Guerre, explique l'auteur, en se référant à l'ouvrage There Goes the Gayborhood? récemment publié par le sociologue Amin Ghaziani.
Photo : Facebook.com/CastrosWarehouse/
Mais alors que nationalement, "les gayborhoods perdent une part substantielle de leur identité" avec la gentrification de quartiers homos et la plus grande acceptation de la population LGBT par le reste de la société, "Austin va en partie à l'encontre de cette tendance", affirme le journaliste. "Trois nouveau bars gays d'envergure -le Highland, Castro's Warehouse et V ont récemment ouvert ou réouvert dans le Warehouse District", souligne-t-il pour illustrer son propos. Les passages piétons arc-en-ciel accentueraient la tendance. Mais sans forcément modifier les habitudes de la population LGBT d'Austin. De tels symboles pourraient en revanche doper la fréquentation touristique d'Austin par des couples homos. Je pense que ce n'est pas un hasard si des investisseurs privés proposent de financer de tels passages piétons...

mardi 4 novembre 2014

Qui sera le prochain maire d'Austin ?

Alors que l'Etat du Texas s'apprête à tourner la page du gouverneur Rick Perry, Austin s'apprête à tourner la page de son maire Lee Leffingwell, déjà réélu par deux fois. Pour lui succéder, trois principaux candidats s'affrontent, deux conseillers municipaux de l'actuel conseil municipal et un avocat du Nord-Ouest d'Austin. L'Austin American Statesman en a récemment fait les portraits :

Photo : Statesman.com
Décrite comme discrète et capable de faire émerger des consensus en travaillant en coulisses, Sheryl Cole a commencé à s'impliquer dans les affaires publiques en rejoignant l'association de parents d'élèves de l'école de ses enfants. Au conseil municipal, elle est surtout connue pour être parvenue à faire voter une série de mesures en faveur du logement que les électeurs avaient rejeté lors d'un premier vote. Elle a eu du mal à obtenir le soutien des associations de protection de l'environnement qui pèsent lourdement dans le débat public à Austin et bien qu'elle ait voté en faveur de projets de développement favorables aux milieux d'affaires, ces derniers semblent préférer le candidat Steve Adler.

Photo : Statesman.com
Ouvrier du bâtiment, puis pompier et syndicaliste, Mike Martinez a rejoint le conseil municipal après avoir négocié le premier accord entre les pompiers et la ville. Décrit comme "tenace et loyal", il s'est impliqué sur de nombreux dossiers. (En tant que journaliste, je peux témoigner que c'est le conseiller municipal le plus souvent cité dans les communiqués de presse de la mairie.) La révélation de mails critiques envers plusieurs salariés de la ville employés à des postes clés, en 2011, pourrait lui aliéner le vote afro-américains, plusieurs de ces salariés étant noirs. Mais Mike Martinez semble être parvenu à se positionner comme le principal défenseur des classes moyennes et dans un contexte de gentrification rapide de la ville où les sujets sociaux font partie des dossiers prioritaires, je pense qu'il a des chances de l'emporter. Surtout que dans l'autre dossier majeur du transport, il peut se targuer d'un bilan positif de redressement de Capital Metro, l'autorité locale des transports publics. En fort hausse, les Hispaniques devraient aussi voter massivement pour Mike Martinez.

Photo : Statesman.com
C'est toutefois le troisième candidat principal à la maire d'Austin, Steve Adler, que le maire sortant a décidé de soutenir, malgré (ou peut-être grâce à...) son manque d'expérience au conseil municipal. En tant qu'ancien directeur de cabinet d'un sénateur démocrate du Texas, cet avocat est toutefois loin d'être étranger à la chose publique. Au capitole, il a notamment travaillé sur les finances des écoles, qui sont principalement la responsabilité des villes aux Etats-Unis. Au cours de la campagne, il a surtout fait parler de lui en proposant un abattement de 20 % de la valeur des logements pour réduire les taxes foncières ayant forcé certains propriétaires de quartiers s'étant considérablement apprécié à vendre leurs maisons et parfois quitter Austin. Ses opposants ont critiqué une mesure qui bénéficierait aux plus riches, ainsi que ses importantes dépenses de campagne.

jeudi 24 juillet 2014

L'aventure de la propriété

Comme j'ai raconté ici nos aventures immobilières, je me dois de partager avec vous le dernier épisode de cette saga entamée il y a près de trois ans : notre probable accession prochaine à la propriété.
Après avoir fui les bruyantes hordes étudiantes de l'Ouest du campus, puis un appartement du Nord du campus ayant connu une invasion de rats, nous nous apprêtons encore à déménager avec mon conjoint chercheur qui a pour l'instant renoncé à rejoindre la recherche publique française et s'épanouit à l'Université du Texas.
Austin Midtown Apartments. Photo : Austin Midtown.
Mais il ne s'agit pas cette fois d'améliorer notre cadre de vie (pas trop dégueulasse comme vous pouvez le voir sur ce cliché) ou d'échapper à une hausse de loyer. Assez étonnement (étant donné que les loyers ont augmenté de 3% par rapport à l'année dernière en moyenne à Austin), le complexe d'appartement sur lequel nous avons jeté notre dévolu il y a un an nous proposait de resigner au même tarif.
(A condition toutefois de se réengager pour un an, ce qui au Texas signifie qu'on reste responsable du règlement de ledit loyer dans le cas où le nouvel occupant de l'appartement qu'on aurait quitté de façon anticipée ne le paierait pas -très peu pour nous, merci !
Pour être libéré de toute obligation dans le cas où on devrait quitter notre location de façon anticipée, il faudrait payer une pénalité équivalent à 85% du loyer mensuel, soit environ 940$ dans notre cas.)
Bref. Sans perspective de retour en France à court terme ni de négociation avec notre propriétaire, nous avons décidé de ne pas renouveler notre bail et de tenter de devenir propriétaires.
Allandale condo. Photo : AustinLuxuryRealty.com.
Je pense que le déclic a eu lieu il y a plusieurs mois déjà, quand l'hôtel de notre rue réaménagé en complexe d'appartements a organisé des portes ouvertes, que nous nous y sommes rendu par pure curiosité et nous sommes alors rendu compte qu'avec ce que nous payons en loyer, nous pourrions financer un appartement équivalent en une dizaine d'années. Je n'avais jamais eu connaissance de tels ratios et j'ai alors commencé à étudier très sérieusement la possibilité de devenir propriétaires.
Toute la difficulté pour de simples "visiteurs" des Etats-Unis séjournant dans le pays avec un visa J était de décrocher un prêt. Nous avons rencontré un représentant de notre banque (la Wells Fargo pour la nommer) qui nous a demandé un apport de 40%. D'accord, merci la Wells Fargo, on te revaudra ça. T'avais qu'à nous dire non directement, ça aurait été plus simple.
Egalement habituée aux clients internationaux, Chase nous a paru, de prime abord, plus ouverte. Elle ne demandait "que" 25% d'apport. Mais finalement le caractère précaire de l'emploi de chercheur de mon conjoint a bloqué (même si on nous a au départ laissé entendre que les salariés texans pouvant être licencié du jour au lendemain, ce ne serait pas un problème...).
Nos espoirs se sont alors reportés sur la banque mutualiste servant de nombreux personnels et étudiants de l'université du Texas. Mais alors même que nous donnions notre préavis, cette dernière a commencé à poser des questions stupides montrant qu'ils ne comprenaient pas beaucoup mieux notre statut et notre visa qu'une banque classique.
Saisie écran sur Zillow.com.
En parallèle, nous continuons d'échanger avec la société United Lending avec laquelle nous avait mis en contact une agente immobilière nous ayant montré un appartement dans une résidence toute proche de la nôtre qui nous plaît beaucoup. Sorte d'agrégateur d'offres d'emprunts immobiliers (un "mortgage broker"), nous espérions que cette entreprise pourrait faire avancer notre dossier. Mais ces sociétés sont apparemment plus motivées par les demandes formulées par les agents immobiliers avec lesquels elles ont l'habitude de travailler que celles des personnes qui vont effectivement rembourser l'emprunt. J'imagine que les agents immobiliers reversent une partie de leurs commissions aux prêteurs, mais je fais peut-être du mauvais esprit, et peut-être que tout le monde essaye simplement de développer l'activité au maximum, tout en respectant les règles plus strictes adoptées après la crise des subprimes.
Quoiqu'il en soit, j'ai eu beau harceler les différents intervenants par mail et par téléphone, force est de constater que notre dossier à nous s'est débloqué une fois que je nous ai choisi une agente immobilière pour nous représenter et qu'elle a appelé le prêteur avec lequel elle a l'habitude de travailler.
Désormais officieusement "approuvés" pour un emprunt à 3,5% avec 20% d'apport, nous avons commencé à visiter des appartements hier après-midi. Et il me faut maintenant vous dire un mot du marché immobilier à Austin.
Comme je l'écrivais récemment, la capitale du Texas est en plein boom démographique : Austin accueille chaque jour 140 nouveaux habitants (110 immigrés et 30 naissances). Donc forcément la demande de logements aussi. Et même si les constructions sont reparties à la hausse depuis un peu plus de deux ans, comme le montre ce graphique de l'association nationale des agents immobiliers portant sur la région d'Austin, "le déficit de l'offre de logements dans la région d'Austin a empêché le marché de progresser au cours du premier semestre 2014", regrettait la responsable de l'étude des transactions immobilières de l'association des agents immobiliers d'Austin en annonçant les statistiques du mois dernier et en faisant le bilan de la première moitié de l'année.
From the Austin-Round Rock market report of the National Association of Realtors. 
Qu'on se rassure toutefois : "Les développeurs mettent les bouchées doubles à la fois sur le développement de nouvelles maisons et la livraison de lots pour répondre à la forte demande de logements et devraient dépasser les chiffres de l'année dernière", prévoit l'association des agents immobiliers d'Austin.
Mouais. Avec 2,75% de croissance démographique cette année, encore 2,25% prévus l'année prochaine, 2% en 2016, puis 1,75% annuels jusqu'en 2019, je sens que les prix des logements ne vont pas baisser pour autant...
Bingo ! Comme on peut le voir sur ce graphique de la Greater Tyler association of realtors portant sur la région d'Austin, si elle semble avoir atteint un plateau nationalement et à l'échelle de l'Etat du Texas, la valeur des biens immobiliers monte ici en flèche. Pour combien de temps ? L'avenir nous le dira. Mais notre agente immobilière table sur encore deux années à ce rythme et un collègue de Cyril ayant acheté il y a huit ans au Nord-Est d'Austin a vu la valeur de sa maison prendre 80% en huit ans.

Le marché des appartements sur lequel nous tentons de nous positionner est le plus tendu de tous. Selon le dernier bilan de l'Austin Board of Realtors, le prix médian des condos (l'appellation états-unienne des copropriétés) a augmenté de 10% au premier semestre par rapport à la première moitié de l'année dernière, bien que l'offre ait également augmenté de 10% dans le même temps, et ils sont restés en moyenne 44 jours sur le marché, soit treize jours de moins qu'au premier semestre 2013.
Pendant ce temps, le prix médian des maisons individuelles n'a augmenté "que" de 7%. Voilà ce que ça donne dans la base de données du centre de recherche sur l'immobilier de l'Université Texas A&M.
From Texas A&M University Real Estate Center's Austin MLS housing activity.
Ça donne presque envie de s'installer au fond d'une allée dans un lotissement calme et propret sans magasins, restaurants, ni cinéma, mais je ne suis pas sûre que les Européens que nous sommes sont prêts à sauter le pas de la vie de banlieusard états-unien contraint de scrupuleusement entretenir sa pelouse sous peine de mesures de rétorsion du voisinage...
Ce qui est sûr pour l'instant, c'est qu'avec notre budget, on ne peut rien acheter de correct dans le centre ou même dans notre quartier actuel.
Saisie écran des résultats correspondant à notre recherche sur AustinHomeSearch.com.
Nous nous apprêtons donc à poursuivre notre migration vers le Nord et je croise les doigts pour que les prévisions du démographe d'Austin sur la saturation prochaine du segment des appartements de luxe dans la capitale du Texas (cf. le Multifamily report sur le site de la Ville) s'avèrent exactes. Il est temps de vendre aux gens normaux aussi !
Je vous raconterai ce que donnent nos recherches et à quelle vitesse nous devrons nous décider pour éviter que les apparts nous passent sous le nez.

lundi 21 juillet 2014

Austin, la ville où les Afro-Américains disparaissent

"Parmi les grandes villes à forte croissance, Austin est la seule dont la population afro-américaine diminue" : "tandis que la population de la capitale du Texas a augmenté de 20,4 % entre 2000 et 2010, sa population afro-américaine a baissé de 5,4 %".
C'est le Texas Tribune qui s'est fait l'écho de ce constat dressé dans un récent rapport de l'Institut pour la recherche et l'analyse des politiques urbaines de l'Université du Texas.

Photo :
David Chapel missionnary baptist church,
http://www.davidchapel.org/
"Il y a une déconnexion entre l'image [progressiste d'Austin] et ce qu'il se passe sur le terrain", explique le révérend Joseph C. Parker Jr., qui pointe notamment les inégalités économiques dans ses réponses au Texas Tribune.

Moi qui ai largement couvert les thématiques migratoires, notamment sous l'angle social, j'ai été très intéressée de constater que les chercheurs faisaient un lien direct entre immigration illégale et difficultés économiques de la population afro-américaine.
"L'économie croissante des services et l'abondance de nouvelles constructions résidentielles et commerciales à Austin repose avant-tout sur une main-d'oeuvre immigrée, principalement des travailleurs sans-papiers d'Amérique Latine. Les employeurs favorisent ces travailleurs par rapport aux non-immigrés, car du fait de leurs statut migratoire précaire, ils sont perçus comme plus flexibles que la main-d'oeuvre non-immigrée -ils travaillent plus longtemps pour des salaires inférieurs."

Les chercheurs vont poursuivre leurs recherches afin d'identifier les mesures les plus efficaces pour lutter contre cette exception austinite peu flatteuse.

Photo : Austin’s African American Cultural Heritage District, http://www.aachd.org/
En attendant les réformes de fond qui permettraient d'inverser la tendance, le Texas Tribune signale l'existence d'une association dédiée à la préservation et la mise en valeur de l'héritage afro-américain d'Austin, l'Austin’s African American Cultural Heritage District, qui organise notamment des visites guidées du quartier historiquement afro-américain de l'Eastside.

Avant d'en suivre une, je partage avec vous quelques clichés du dernier MLK Day que je n'ai jamais pris le temps de chroniquer, mais qui m'a laissé un drôle d'impression de communauté en voie de disparition. C'est maintenant scientifiquement prouvé !

jeudi 12 juin 2014

Le foot encore loin de la Coupe du Monde mais en plein essor à Austin

Je viens de l'écrire dans My Texas à l'occasion du démarrage de la Coupe du Monde de foot 2014: la pratique professionnelle de ce sport reste limitée dans l'Etat. 
Mais c'est sans doute un signe de l'ambition du club d'Austin, c'est précisément cette semaine de Coupe du Monde qu'a choisi l'Austin Aztec pour annoncer sa professionnalisation l'année prochaine.
Cette annonce intervient suite à l'obtention d'un titre de champion de la ligue amateur l'année dernière et au lendemain de premiers X Games texans ayant consacré Austin comme destination sportive, peu après que le conseil municipal a approuvé la réalisation d'études préalables à l'implantation d'un club de foot de premier plan dans la ville (plus de détails dans Community Impact par exemple).
Donc même si Austin Aztex n'est pas le seul club à rejoindre l'USL Pro l'année prochaine (trois autres l'ont déjà fait), le groupe fondé en 2011 semble en bonne voie d'expansion avec son actionnariat consolidé par l'homme d'affaires Bobby Epstein et l'organisateurs d'évènements majeurs Paul Thornton, tous deux impliqué dans le nouveau circuit de Formule 1 d'Austin.
Le seul obstacle que la capitale du Texas risque de rencontrer pour atteindre le plus haut niveau (la Major League Soccer), c'est le manque d'espace disponible pour un stade d'envergure suffisante dans le centre d'Austin, a estimé le magazine Community Impact dans un récent article soulignant que le nombre de spectateurs ayant assisté aux matchs du Austin Aztex a doublé cette année par rapport à l'année dernière.
La voisine San Antonio n'a pas ce problème : son stade de foot ayant la capacité de s'étendre à la taille d'une arène de Major League Soccer. Mais "San Antonio ne représente pas une compétition directe pour Austin", assure un porte-parole de la MLS dans l'article de Community Impact.

lundi 9 juin 2014

Les X Games consacrent Austin comme ville évènementielle

C'est sans doute passé inaperçu étant donnée la couverture limitée qu'ils ont reçues dans les médias français, mais j'ai fait l'impasse sur les X Games de ce week-end alors qu'ils étaient organisés pour la première fois à Austin.
L'évènement ayant attiré quelque 160 000 spectateurs en trois jours dans le centre-ville d'Austin et le circuit des Amériques où avaient lieu la plupart des épreuves, je me sens toutefois obligée de consigner ce bon bilan.
Je n'ai pas trouvé d'analyse de l'impact économique de la manifestation, mais j'ai bien l'impression que la foule réunie ce weekend n'est pas la même que celle drainée par les festivals South by Southwest, Austin City Limits ou encore le Grand Prix de Formule 1 des Etats-Unis.
Je pense donc que de nouveaux chiffres impressionnants ne tarderont pas à tomber.
Et en les attendant, je voulais noter que la capitale du Texas semble avoir, une nouvelle fois, fait ses preuves en matière sportive. Austin était déjà la "capitale mondiale de la musique live" (ce qui a d'ailleurs contribué à attirer les X Games désireux d'inclure de plus en plus d'activités annexes aux côtés des compétitions de sports extrêmes). Entre la Formule 1 et les X Games, il va bientôt falloir lui ajouter un titre supplémentaire de capitale de la vitesse ou ville du circuit, que sais-je !
Pour ce qui est du compte-rendu sportif, je vous renvoie vers MCS ExtrêmeMelty XtremSoul BMX Mag et Sports-Extremes.fr qui ont suivi ça à distance.
Il reviennent notamment sur la médaille d'or du local de l'étape, Chase Hawk, en BMX.
Je recommande aussi le dossier interactif du Statesman donnant des exemples de l'implantation des sports dits "extrêmes" à Austin. 
Ce sera intéressant de voir s'ils prennent de l'ampleur ici dans les années qui viennent, les X Games ayant élu domicile à Austin pour quatre ans.
Le lancement des "super trucks" dans le cadre de cette première édition texane devrait aider les locaux à accrocher.
C'est juste dommage que les X Games arrivent à Austin l'année où ils partent de Tignes.

Photos et vidéo : ESPN (chaîne organisatrice des X Games).

vendredi 30 mai 2014

Retour sur l'élection consulaire

La nouvelle a fini par tomber officiellement, avant-hier, près de deux jours après que les médias francophones des Etats-Unis l'ont annoncée : les quatre conseillers consulaires de la circonscription de Houston-La Nouvelle Orléans à laquelle appartient Austin sont :
- l'actuel élu de la circonscription à l'Assemblée des Français de l'étranger, l'ex-UMP Damien Regnard, chef d'entreprise à La Nouvelle Orléans,
- deux de ses co-listiers du mouvement "apolitique" Français d'Amérique Ensemble qui dit "vouloir rassembler tous les Français" : l'infirmière de Houston Eglantine Clocher
- et le chef d'entreprise de Dallas Bertrand Pelletier,
- ainsi que la tête de liste UMP : le dirigeant salarié d'une entreprise d'importation de liqueurs basée à Houston, Jean-François Bonneté.

La liste Pour une Alternative à Gauche que j'ai aidé à monter et sur laquelle je figurais (comme je m'en suis récemment expliqué) n'a pas démérité. Mais du fait de l'application de la règle de la plus forte moyenne défavorable aux mouvements minoritaires pour la répartition des sièges, elle a manqué le poste de conseiller consulaire de onze voix et Austin n'est pas représentée par notre tête de liste représentative de la circonscription comme on aurait pu l'espérer.

Comme nous avons eu l'occasion de l'expliquer dans notre dernière lettre de campagne, ce résultat décevant par rapport au temps et à l'énergie investie ne décourage en rien le groupe que nous avons eu le plaisir de rassembler pour cette élection consulaire et nous apprêtons à organiser avec une nouvelle antenne de l'association Français du Monde au Texas, en Louisiane, dans l'Arkansas et l'Oklahoma.
Alors que la diversité de l'expatriation française de la région va croissante dans la région, qui est en pleine expansion démographique, nous sommes plus que jamais déterminés à faire entendre notre voix.

A l'heure où l'antenne texane de la soit-disant "Manif pour Tous" reste active,
la réforme des critères d'attribution des bourses scolaires a remis la solidarité au cœur de la politique éducative de la France à l'étranger,
où l'action des services culturels reste centrée sur Houston,
et où l'un des principaux défis des chambres de commerce franco-américaines me semble d'intégrer tous les acteurs économiques français et francophiles, dont les profils sont de plus en plus divers,
je trouve que le résultat de cette élection confirme les difficultés de notre consulat et de nos instances représentatives à s'emparer des enjeux les plus pressants.
S'agissant d'arbitrer des dossiers sociaux et professionnels, je pense qu'on a manqué une occasion de faire peser la balance en faveur des Français les moins fortunés, qui sont aussi moins bien représentés auprès des pouvoirs publics, dont on a pu voir qu'ils se montrent extrêmement frileux dès qu'il s'agit de faire vivre la démocratie au moment d'élections.

Pour étayer mon propos, je voudrais vous raconter la campagne telle que je l'ai vécue :

22 octobre 2013 : un thésard français de Texas Tech à Lubbock avec qui j'étais en contact par rapport à son projet de réseau d'anciens d'écoles et universités françaises au Texas, Alexandre Martinez, m'écrit pour me proposer de créer une antenne de Français du Monde au Texas avec un enseignant d'Austin International School, Fabrice Raud, que j'avais rencontré l'année précédente dans le cadre de la réunion publique à Austin de la députée d'Amérique du Nord Corinne Narassiguin, et de déposer une liste à l'élection consulaire. Mais Fabrice n'était alors pas encore sûr de vouloir se lancer et moi j'avais des scrupules par rapport à la correspondance que j'assure pour French Morning (j'ai expliqué comment j'ai fini par les lever dans un précédent post).

14 mars 2014 : Mais après que Fabrice m'a recontacté, au mois de janvier, avec les noms de deux co-listiers potentiels, je me suis à mon tour mis à la recherche de candidats. La gauche n'étant pas du tout organisée localement, ça n'a pas été évident. Mais début mars on a eu des contacts par Français du Monde ainsi que la campagne de Franck Scemama (candidat malheureux à la législative 2013) et fini par réunir un groupe de gens motivés suffisant pour pouvoir déposer une liste à... deux jours de la date limite !

Nous étions dès lors officiellement en campagne.
Et au-delà de la dynamique de groupe qui s'est mise en place autour de :
- la rédaction d'une profession de foi,
- l'envoi d'emailings,
- de nouvelles prises de contact,
- de l'organisation de quatre réunions publiques,
- de la visite du sénateur des Français de l'étranger Richard Yung
- et de trois apéros électoraux,
- de la réponse à la "Manif pour Tous",
- de l'interview de Fabrice par French Morning,
- de l'impression des bulletins de votes et d'affiches,
- de l'info sur les modalités de vote,
- et les réponses aux questions des électeurs
que nous avons chroniquée tout au long de notre campagne, sur notre site internet, mais aussi notre page Facebook (devenue celle de l'antenne de Français du Monde au Texas et en Louisiane)
ce sont les dessous de la campagne que je voudrais raconter.

Le refus de débattre des conseillers élus
Par exemple, en annonçant notre calendrier de campagne, nous avons pudiquement "regretté que les deux autres listes candidates à l'élection consulaire dans la région n'aient pas répondu favorablement à notre proposition d'organiser des rencontres communes" et nous sommes "réjoui que notre exemple commence désormais à être suivi par les autres listes, qui ont annoncé des rendez-vous supplémentaires suite à notre annonce du mardi" 29 avril.
Bon. Et bien ce qu'il faut savoir, c'est que l'UMP se refusait à tout débat (sans avancer de raison particulière d'ailleurs). Tandis que Damien Regnard voulait bien débattre, mais seulement avec l'ensemble des listes, seulement à Houston et seulement si un médiateur comme French Morning acceptait de modérer la discussion.

Après que French Morning lui a fait part de l'impossibilité d'organiser un tél débat du fait du refus de l'UMP, il a fait circuler la fausse information selon laquelle nous avions refusé le débat comme l'UMP alors que notre liste n'a jamais été contactée par le magazine à ce sujet.

Tout comme il a faussement répandu l'idée qu'il était le seul à présenter une liste composée de membres issus de plusieurs villes de la circonscription alors que nous l'avons également fait (et toujours pas corrigé son site en ce sens).

Et quand je lui ai écrit un petit mot pour le prévenir que, tout comme mes co-listiers, je regrettais de ne pouvoir participer à la réunion publique qu'il a fini par organiser à Austin (alors qu'il n'en avait initialement prévu qu'une à Houston), Damien Regnard a répondu que "ça tombait bien car nous ne comptions pas sur vous ce soir!! LOL".
LOL. Ou pas ! Un candidat qui fait semblant d'accepter le débat alors qu'en fait il ne le veut pas, moi ça ne me fait pas rire !

Déjà, quand je l'avais appelé pour obtenir une réponse claire sur la possibilité de réunions communes, notre cher élu à l'Assemblée des Français de l'étranger m'avait signifié qu'il "n'avait pas intérêt à débattre seulement avec nous dans le mesure où cela ne ferait qu'aider notre campagne" (preuve qu'il ne nous jugeait pas incapables malgré notre soit-disant manque d'expérience !).

Mais cette réponse intervenait peu après une soirée française à Dallas à laquelle se sont rendu mes co-listières et au cours de laquelle le co-listier dallasite de Damien Regnard, élu avec lui et la numéro deux de la liste, s'est présenté avant tout comme un ami de longue date de Damien Regnard.
Auparavant, quand nous lui avons proposé de venir débattre d'économie avec nous, en tant qu'ancien président de la chambre de commerce franco-américaine, il nous a répondu qu'il n'était "ni intéressé, ni qualifié pour aborder les relations commerciales franco-américaines dans un format de débat politique".
Et encore avant, c'est nous qui avons appris l'existence de l'élection consulaire à la directrice de ladite chambre de commerce avec laquelle il échange toutes les semaines...

Nous n'avons pas eu d'échange avec la co-lisitère de Damien Regnard à Houston, Eglantine Clocher, également élue, mais comme je l'écrivais dans mon dernier post, la campagne de Damien Regnard a été tellement centrée sur sa personne que je crains qu'elle ne soit, elle aussi, dans l'ombre du "grand homme".

Voilà. Il y a aussi eu l'épisode de la salle à l'école internationale de Dallas qu'on nous a refusée pour mieux nous l'accorder huit jours plus tard, après que nous avons fait partir notre invitation à la réunion publique de Dallas programmée dans un autre lieu, mais surtout après que l'UMP ait formulé la même demande que nous en mettant en avant que eux faisaient le déplacement avec le député d'Amérique du Nord Frédéric Lefebvre. Après avoir entendu le mot "député", le directeur de l'école de Dallas semble avoir soudain ressenti le besoin d'appeler le consul général de France à Houston pour vérifier que son attitude était la bonne. Or les autres écoles du réseau français du Texas avaient, elles, accepté de prêter leurs locaux. Donc pour "harmoniser", le consul a suggéré au directeur de l'école de Dallas de finalement accepter la tenue de débats dans les locaux de l'école, tout en sachant pertinemment que nous n'allions pas saisir cette opportunité tardive.
De l'art d'entretenir l'apparence de l'impartialité...

Il y a également eu la mise en ligne des circulaires électroniques par la ministère des Affaires étrangères. La notre comprenait une erreur, le document générant automatiquement un lien hypertexte sur le texte de l'adresse du site web de la liste et son adresse mail lors de l'enregistrement en PDF alors que lesdits liens sont formellement interdits par les autorités, afin de prévenir les virus informatiques je crois (ce qui fait que ce n'est pas du tout pratique pour se renseigner sur les listes, pas trop grave dans le cadre de notre modeste élection consulaire à trois listes, mais nettement plus fastidieux dans le cas des européennes pour laquelle 31 listes se présentaient devant les Franciliens et les Français de l'étranger !). On a eu quelques échanges de mails avec l'administration à ce sujet et rectifié l'erreur.
En revanche, les liens cachés dans le texte de la profession de foi UMP sont passés comme une lettre à la Poste avant que je ne les détecte.

Il encore eu l'apéritif offert par la tête de liste UMP Jean-François Bonneté avec le soutien de l'entreprise d'importation de liqueurs qu'il dirige en amont du concert de Johnny Hallyday, une dizaine de jours avant le vote à l'urne et en plein démarrage du vote par internet.
C'est le consulat qui a lancé l'invitation, le consulat où travaillent deux conjoints de Jean-François Bonneté, l'attachée de presse Véronique Lehmann, épouse d'Olivier Lehmann (numéro trois sur la liste) et Karine Parker-Lemoyne, épouse d'Alexis Parker (numéro sept sur la liste).
Cette dernière dirige la Texan-French Alliance Fort the Arts, également partenaire de la soirée pour présenter le dernier projet qu'elle a soutenu, alors même qu'une soirée de pré-vernissage était déjà programmée pour le 5 juin.
L'opération a été annoncée deux jours à l'avance et je serais vraiment curieuse d'en savoir plus sur la façon dont elle a été montée.

Mais ce qui m'a vraiment fait bondir, c'est l'information que ma donnée ma collègue de French Morning à Houston concernant un projet de mise en réseau des groupes de jeunes francophones à Houston porté par Thierry Rignol (numéro cinq sur la liste de Jean-François Bonneté) et François Ciesielski (chargé de communication de la campagne UMP). C'était la semaine avant le concert de Johnny et c'était également sponsorisé par l'employeur de Jean-François Bonneté. Comme si le groupe Fabcebook Houston French Gang et ses quelque 640 membres principalement jeunes avaient besoin d'un réseau pour faire converger autour d'eux l'ensemble des groupes de jeunes francophones de l'agglomération !

Telles ont été les attitudes de nos concurrents pendant la campagne.

Et je vous passe la prise de tête autour de l'annonce des résultats du vote par internet, dévoilés aux candidats Français d'Amérique Ensemble alors qu'ils auraient dû être rendus publics par les consulats.

Laissez-moi juste finir par le fait que, alors qu'ils ont multiplié les mails pendant la campagne (je pense que Damien Regnard en a envoyé deux fois plus que nous, certains messages à deux reprises), on n'entend plus parler ni de l'UMP ni de notre élu à l'Assemblée de l'étranger maintenant qu'ils sont élus. Même pas un petit message de victoire sur Facebook ! Cela présage bien de la proximité qu'ils vont entretenir avec les ressortissants...

Nouvelle photo de couverture
de la page Facebook de Damien Regnard.
A moins que je ne finisse par des exemples d'utilisation en ligne de l'association des trois couleurs bleu/blanc/rouge formellement interdite pour les documents électoraux, histoire de souligner l'obsolescence des lois électorales à l'ère du vote par internet...
Bandeau tricolore sur le site de l'UMP.
Mais j'arrête là !






En ouverture de ce mandat de six ans, je voulais simplement mettre toutes ces anecdotes par écrit. Ce ne sont que des détails. Mais je les trouve symptomatiques et je voulais les consigner pour m'en souvenir et les porter à la connaissance de tous ceux que ça pourrait intéresser dans notre circonscription.

mardi 6 mai 2014

Election consulaire : contourner ou réformer le Consulat ?

Je vous l'annonçais récemment : je suis candidate à la première élection consulaire qui permettra, pour la première fois, aux Français de la région d'être représentés localement, auprès du Consulat de France à Houston.
Il y a deux mois, j'expliquais simplement cet engagement par le fait que je suis citoyenne avant d'être journaliste (c'est justement mon engagement citoyen qui m'a poussé à devenir journaliste !) et que je ne me sentais pas représentée par notre actuel élu à l'Assemblée des Français de l'étranger (AFE), qui s'est opposé au mariage homosexuel.

Les premiers meetings de campagne des trois listes en lice, le week-end dernier, ont encore renforcé ma position.

Je n'ai pas pu assister à son unique réunion organisée à Houston, mais on m'a rapporté que notre actuel élu AFE, le chef d'entreprise de la Nouvelle Orléans Damien Regnard, s'est présenté vendredi soir comme une sorte de super assistant social apolitique qui palliait aux manquements du Consulat de France.

Tandis que j'ai pu interroger dimanche à Austin la tête de la liste UMP, le dirigeant d'entreprise et vice-président de la Chambre de commerce franco-américaine Jean-François Bonneté, sur sa vision du rôle des conseillers consulaires. Et qu'il a répondu en critiquant celle de Damien Regnard, qui ne permettrait pas de résoudre les dossiers bloqués, lesquels auraient plus de chances d'être résolus si on pouvait faire appel à un appareil partisan français ayant, par ce biais, des contacts à Paris. Il était accompagné du député UMP d'Amérique du Nord Frédéric Lefebvre.

Je vous resitue Frédéric Lefebvre en quelques lignes :
C'est l'ancien secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy qui a confondu le Zadig de Voltaire avec la chaîne de prêt-à-porter Zadig et Voltaire et, en bon parachuté ayant suscité des divisions à droite, s'est fait battre à plate couture par la socialiste new yorkaise Corinne Narassiguin lors des législatives de 2012. 
Comme il n'a pas réussi à se recaser ailleurs avant, il est finalement devenu député d'Amérique du Nord l'année dernière après que Corinne Narassiguin a été frappée d'inéligibilité pour avoir ouvert deux comptes de campagne (un en France un aux Etats-Unis), en toute transparence, en attendant les décrets d'application de la loi créant les députés de l'étranger. Je suis toujours en rogne contre le Conseil d'Etat !
Bref...

Donc Jean-François Bonneté était accompagné de Frédéric Lefebvre qui monopolisé la parole pendant l'essentiel de la réunion avant que la discussion générale n'éclate en plusieurs discussions parallèles et on n'a pas tellement pu discuter du fond, leurs convictions en matière économique ou culturelle par exemple. Mais j'ai l'impression d'avoir été la seule à trouver cela à manquer.

Ces deux réunions contrastent avec celle que mes co-listiers ont animée samedi à Dallas sur le thème de l'économie afin de présenter nos projets de réseau de jeunes diplômés et d'anciens d'écoles et d'universités françaises pour favoriser l'insertion des étudiants ayant traversé l'Atlantique,
ainsi que celui de réseau de professionnels francophones et francophiles complémentaire des Chambres de commerce franco-américaines, dont les adhérents sont plus souvent des entreprises que des indépendants, et souvent même des entreprises d'une certaine taille.
Le contraste est tel qu'il me paraît démontrer avec clarté laquelle de ces trois listes est la plus intéressante.

Nous sommes les seuls à nous fixer l'objectif à la fois réaliste et ambitieux de faire évoluer le Consulat afin qu'il serve mieux les ressortissants de la circonscription.

Mais à l'exception notable de French Morning, il y a eu tellement peu d'informations pour prévenir des élections et informer sur les enjeux que les Français appelés à voter ne sont parfois même pas au courant qu'il y a une élection. 
Et même s'ils ont eu vent de l'échéance électorale, ils se sentent rarement concernés... 

Il est difficile de mobiliser pour un vote dont les enjeux passent largement inaperçus.
Mais on continue d'y croire et on se démène !

La réunion de jeudi soir à Austin International School sur le thème de l'éducation promet d'être riche.
Je vous invite à nous y rejoindre à partir de 17h30 !

lundi 31 mars 2014

140 nouveaux habitants par jour à Austin

C'est le Statesman qui a décortiqué les derniers chiffres du Recensement tombés jeudi pendant que je concluais d'agréables vacances fleuries en compagnie de mes visiteurs français : 110 personnes migrent chaque jour dans l'agglomération d'Austin, qui voit aussi trente naissances quotidiennes en moyenne. Ces chiffres se maintiennent depuis 2010, souligne cet article payant décortiquant la répartition de la croissance démographique par comté (l'essentiel est aujourd'hui concentré dans le cœur urbain d'Austin, mais cela pourrait changer dès cette année, selon le quotidien local).
En moins de quatre années, cela représente une hausse de près de 10 % de la population, dont le taux de croissance reste le plus fort de toutes les aires métropolitaines américaines, bien que la reprise économique semble avoir permis à d'autres agglomérations de regagner en attractivité et ralenti un peu la hausse des déménagements au Texas (Houston, San Antonio, Dallas-Fort Worth et les villes de l'Ouest du Texas où la fracturation hydraulique continue de prendre son essor figurent aussi parmi les plus fortes hausses).

lundi 17 mars 2014

Tentative de greffe de French Tech sur Web mondial

Voici l'article sur la French Tech à South by Southwest qui aurait dû paraître dans le cahier Eco-Futur de Libération ce lundi, mais n'était "pas à la hauteur des attentes".

Je vérifie encore une fois la difficulté de collaborer à distance avec des rédactions parisiennes loin des réalités texanes, mais vis ma vie grâce à mes blogs, puisqu'il ne sert à rien de se battre pour des causes perdues !

Tentative de greffe de French Tech sur Web mondial
Les premiers pas de la French Tech sur la scène internationale, la semaine dernière, à South by Southwest, étaient encore balbutiants par moments. Mais l’innovation numérique hexagonale a fait plutôt bonne figure dans le cadre de ce rendez-vous mondial du Web.
Pour ses premiers pas à l’international, dans le cadre du festival de musique, d’internet et de cinéma South by Southwest (SxSW) qui draine chaque mois de mars des dizaines de milliers d’innovateurs du monde entier dans la capitale du Texas, la French Tech avait bien fait les choses. Un grand espace de réception, trois brunchs concoctés par un chef français dépêché d’Angers (la ville jumelle d’Austin en France) avec toute son équipe, une installation artistique interactive alliant image et musique, un jeu-concours pour gagner un aller-retour à Paris, deux salons et autant de bars, des tickets boisson à gogo ont fédéré entrepreneurs, créateurs de contenus numériques et marques emblématiques de l’Hexagone pendant trois jours. 
Tandis que sur scène se sont succédés le PDG de la plateforme de partage de vidéos Vimeo, la directrice des nouveaux contenus de Canal+, les startups françaises soutenues par Ubifrance et les groupes programmés dans le cadre des programmes Austin Angers Music et France Rocks. Le tout à deux pas du Convention Center d’Austin constituant le centre névralgique du festival.
C’est que depuis le mois de novembre dernier le gouvernement a fait de la promotion internationale des startups numériques françaises l’une de ses priorités dans le cadre de l’initiative French Tech. Même si l’Hexagone n’est que le dernier des dizaines de pays faisant connaître leurs talents à SxSW, la France devait ainsi « faire une entrée remarquée » au festival, « rendre incontournable le French Touch numérique lors de cet évènement mondial de référence pour les industries créatives et numériques » et « offrir aux acteurs de ce secteur clé pour l’économie française une vitrine de leur savoir-faire  et de leur dynamisme ».
Dommage que le bouclage financier du projet ne soit intervenu qu’à la fin du mois de février, pénalisant la fréquentation du FrenchTech Club en dehors des brunchs, de l’intervention du PDG de Vimeo ou du créneau réservé à la soumission de projets à CanalStart, le nouvel accélérateur du groupe Canal+. « Nous ne disposions que de très peu de temps. Cela a demandé pas mal d’agilité pour monter le Club et nous avons manqué d’anticipation en terme de communication », reconnaît volontiers le Nantais Anthony Gongora, PDG et fondateur de Sounderbox, « le jukebox 2.0 », qui est également l’un des patrons de startups à l’origine du projet avec Cédric Giorgi, fondateur du réseau social de la table d’hôte Cookening, et Louis Montagne, PDG de l’agence AF83 qui, du haut de ses cinquante salariés, a porté l’ensemble de l’opération, y compris en en avançant les frais.
« Ce n’est pas parfait, mais c’est une première expérience et cela constitue un bon terreau pour les années futures. Après avoir passé beaucoup de temps à présenter le projet l’année dernière, nous devons commencer à préparer la prochaine édition dès notre retour en France, en expliquant l’importance de South by Southwest et en faisant du lobbying auprès des différents réseaux afin de connecter les trois écosystèmes du numérique, de la musique et du cinéma qui composent le festival », poursuit Anthony Gongora.
Une serre pour les jeunes pousses françaises
Comme son associé Henri-Pierre Mousset, lui-même créateur de la solution de vente de musique en ligne Wiseband, ce dernier a surtout profité de South by Southwest pour faire connaître son service. « Dans un festival combinant contenus et innovations numériques comme SxSW, on cherche surtout l’adoption par la communauté. »
Pour des entrepreneurs comme les deux associés de Sounderbox, devant aller chercher des clients et partenaires potentiels parmi les participants au festival, l’utilisation du French Tech Club s’est surtout restreinte au réseautage entre Français et aux interviews des journalistes utilisant la salle de presse mise à leur disposition.
Mais rien que cela, c’est beaucoup, témoignent les créateurs de l’agrégateur de plateformes musicales Whyd. « Avant que le French Tech Club n’ouvre, les deux premiers jours du festival, nous étions itinérants, nous n’avions pas d’endroit où nous poser, ni nous abriter quand il a plu », raconte Jie Meng-Gérard, reconnaissant d’avoir eu une maison où séjourner avant d’emménager à San Francisco où ils installent la startup pour lever à nouveau des fonds et accompagner le développement international de l’entreprise.
« Nous rejoignons l’accélérateur Rocket Space, mais nous n’avons pas encore de domicile fixe. » Alors pouvoir se rallier à la French Tech et se voir offrir un bon déjeuner trois jours d’affilée, cela correspond à une bonne dose d’engrais pour les jeunes pousses françaises en voie d’acclimatation en Amérique du Nord.
Pour des studios multimédias comme Darjeeling aussi, tout l’enjeu de cette première participation à SxSW était de nouer des contacts permettant de pénétrer le marché nord-américain et de s’y développer, plus que d’assurer le rayonnement de la France. « Nous qui développons un projet bi-média de film et jeu vidéo autour de l’univers de l’écrivain américain Philip K. Dick ayant inspiré l’essentiel de la science-fiction ces dernières années, nous avions ciblé quelques personnes du monde du jeu indépendant que nous savions pouvoir rencontrer à la Gaming Expo de SxSW », explique le producteur interactif Noam Roubah.
Après cela, le brunch offert par les services culturels de l’ambassade de France aux Etats-Unis qui a attiré près de 300 personnes au French Tech Club, c’est un bonus. Mais un bonus qui peut faire la différence dans un festival où l’on vient « voir ce qu’il se fait » et « s’inspirer », « même si la tendance à l’entertainment qui domine aux Etats-Unis n’est pas la nôtre », en Europe.
Une créativité qui fait mouche
Sur le Vieux Continent, « la dynamique du monde du jeu vidéo est plus large et plus ouverte. Il y a moins de contraintes de normalisation, estime Noam Roubah. On a une culture du contenu plus que de la rentabilité qui fait qu’on fait en Europe des choses qu’on ne fait pas en Amérique du Nord. »
Même pour un blogueur comme Liam Boogar, qui a consacré la table-ronde sur « Paris, un écosystème en plein essor en dépit de lui-même » qu’il animait dans le cadre du programme officiel de SxSW à questionner des représentants de la scène startup française sur les impôts et le droit du travail français, cette créativité assure l’attractivité de la France. « Il y a un engagement dans la R&D dans l’Hexagone qu’il n’y a pas ailleurs », a estimé cet Américain de Paris.
C’est aussi pourquoi, pour Michel Reilhac, « il faut absolument encourager les Français à venir à SxSW ». L’atmosphère décontractée qui y règne est trompeuse pour ce producteur interactif venu chercher des partenaires pour la déclinaison aux Etats-Unis de l’application CinemaCity, permettant de voir des scènes de films tournés à Paris, et bientôt Berlin, à l’endroit même où elles ont été tournées. « SxSW, c’est très sérieux. S’il n’y a qu’un festival à faire dans l’année, c’est celui-là. C’est le rendez-vous auquel tout le monde participe, où l’on noue plein de contacts et c’est un laboratoire du futur. » Il était temps que la France y soit visible.
Cécile Fandos à Austin, Texas

Et la musique live dans tout ça ?
Même si le concert France Rocks qui a clôturé le French Tech Club avec des prestations de Lys, Lo’Jo et La Femme, entre autres, a affiché complet, la musique live aux origines de South by Southwest n’était pas au premier plan pour la première fois de la French Tech à Austin.
Comme le volet interactif de South by Southwest a dépassé depuis quelques années le volet musical du festival aux origines de la manifestation, la promotion de la French Tech à SxSW a-t-elle supplanté celle d’artistes français dans le même cadre ?
C’est la question que l’on a pu se poser la semaine dernière, en écoutant les groupes programmés par les programmes Austin AngersMusic et France Rocks dans le cadre du French Tech Club jouer dans un espace à l’acoustique laissant à désirer.
« Il faut parvenir à une convergence de moyens humains et financiers lors d’un même moment, car on a plus d’impact si on envoie 1000 bateaux en une fois plutôt que l’un après l’autre, réagit Germain Kpakou, opérateur du programme Austin Angers Music dans le cadre du jumelage entre la cité angevineet la capitale du Texas. Mais nous avons clairement dit aux organisateurs du French Tech Club que nous avions intérêt à ce qu’ils réussissent à mettre en place un rendez-vous régulier dans lequel nous avons la possibilité de nous insérer, car avoir un lieu de ralliement permet de faire en trois jours les rendez-vous qu’on assure habituellement en trois semaines et la tech est mieux financée que la musique. »
« Il faut sans doute adapter le programme du French Club au public de SxSW Interactive, avoir une scène électro plutôt que des groupes, et prolonger le Club sur le volet musical du festival, poursuit l’animateur du collectif d’entreprises culturelles angevines 9rueClaveau portant Austin Angers Music avec la scène de musiques actuelles Le Chabada et Angers Loire Métropole. Mais avec notre expertise de la musique live et notre ancrage à Austin depuis 2011, nous avons constaté notre complémentarité d’Austin Angers Music avec l’initiative French Tech à South by Southwest. »
« Cette année, nous ne pouvions pas nous disperser, car les délais étaient courts, affirme Thomas Michelon, conseiller culturel adjoint de l’ambassade de France aux Etats-Unis. Mais l’expérience du live est irremplaçable et nous pouvons trouver les moyens de la financer, peut-être en nouant des partenariats avec des plateformes de musique en ligne, qui jouent un rôle majeur dans la consommation de musique. YouTube est ainsi devenu le premier prescripteur de musique aux Etats-Unis. »
Cette vision permettrait de « créer une expérience complète en nous ouvrant aux contenus numériques, tout comme à la gastronomie, aux arts plastiques, etc. », avance Thomas Michelon. Reste à lui donner corps dans les lignes budgétaires, comme la géographie saturée du festival.
C.F.

Pourquoi je suis candidate à l'élection consulaire

Comme tous les Français de l'étranger, j'ai moult fois pesté contre mon Consulat, trop pointilleux sur ceci, trop négligent sur cela, pas assez comme-ci, trop comme-ça...
Alors quand la réforme de l'Assemblée des Français de l'étranger (AFE) a débouché sur la création de conseillers consulaires chargés de "formuler des avis sur les questions consulaires ou d’intérêt général, notamment culturel, éducatif, économique et social, concernant les Français établis dans la circonscription" l'année dernière, j'ai tout de suite été intéressée. 
Mais je ne me sentais pas représentée par l'actuel élu AFE du Texas, de la Louisiane, de l'Arkansas et de l'Oklahoma (Damien Regnard, qui fait un bon travail de terrain d'après les échos que j'en ai depuis Houston, mais a soutenu la Manif pour tous quand elle a défilé à Houston, alors que je me suis réjouie de la légalisation du mariage homosexuel). Et je n'avais pas l'impression qu'un courant défendant mes valeurs pouvait s'organiser dans une région où les Français votent aux deux tiers à droite.
J'ai donc été heureusement surprise quand un enseignant d'Austin International School m'a demandé de l'aider à monter une liste de gauche pour les élections consulaires. En tant que journaliste, on évite de trop afficher ses opinions : il faut être en mesure de couvrir tous types de sujets aussi objectivement que possible. Mais aider à mobiliser derrière mon écran d'ordinateur ou mon téléphone, cela ne me posait pas problème.
Et jusqu'à la date de clôture des listes, vendredi, j'ai cru que je pourrais rester dans l'anonymat, même si, profitant de ma connaissance de l'Etat, j'ai pris pas mal de contacts pour Fabrice et que cela a commencé à se savoir que j'essayais de mobiliser à gauche.
Même si je connais bien la communauté française du Texas et que la rumeur de la constitution d'une liste de gauche s'est répandue, celle-ci fut laborieuse et ce n'est qu'à quelques jours de l'échéance que nous avons su que nous pourrions proposer un choix aux Français de gauche du Texas... si j'acceptais à mon tour de figurer sur la liste, qui doit comprendre sept candidats pour quatre postes afin de parer aux remplacements.
Voilà pourquoi je suis candidate. Parce qu'avant d'être journaliste, je suis une citoyenne engagée (c'est d'ailleurs ce qui me pousse à faire du journalisme, même si ça ne fait pas vraiment vivre depuis que je vis à Austin). Et qu'on ne peut pas dénoncer des administrations et des élus déconnectés des réalités sans faire quelque chose pour tenter de les reconnecter aux réalités.
Alors voilà. Aider à déposer une liste en plein South by Southwest, ce n'était pas très pratique et s'afficher à gauche en tant que journaliste couvrant notamment la communauté francophone et francophile de l'Etat, ce n'est pas très facile. Mais ça me semblait important. Et je suis fière de figurer parmi le groupe diversifié que nous avons réussi à constituer avec Fabrice. 
Un prof et une journaliste, cela peu correspondre au cliché que l'on se fait des gens de gauche. Mais nos noms figurent sur la liste Pour une alternative à gauche avec ceux d'une kinésithérapeute, d'un étudiant, d'une comptable, d'un chef d'entreprise et d'un designer. Donc je pense que nous représentons bien la diversité croissante de l'expatriation, avec des jeunes, des moins jeunes, des gens présents de longue date, d'autres arrivés récemment, des salariés, une profession libérale, un chef d'entreprise, une freelance, sans oublier un ancrage géographique diversifié.
Je pense que nous allons accomplir du bon travail ensemble. Likez-nous sur Facebook pour suivre notre campagne !

dimanche 9 mars 2014

Retour aux fondements du capitalisme états-unien à South by Southwest

Mes activités hebdomadaires m'ont tenue éloignée de South by Southwest jusqu'à cet après-midi, la deuxième du festival de cinéma, d'internet et de musique drainant chaque année des dizaines de milliers de personnes à Austin.
Et avant de plonger dans le bain startup demain, avec le lancement du French Tech Club devant mettre les jeunes pousses françaises sous le feu des projecteurs, j'ai écouté deux figures de l'entrepreneuriat américain qui s'exprimaient dans le grand hall du centre névralgique de "South by" : l'Austin Convention Center.
A défaut de suivre la présentation de Michael Dell hier après-midi, j'ai en effet assisté aux interviews du co-fondateur d'AOL Steve Case et du "shark" Mike Cuban, également propriétaire du club de basket de Dallas, les Mavericks. Et si j'en parle ici, ce n'est pas que j'ai appris tellement de choses : d'autres pôles d'innovation alternatifs à la Silicon Valley émergent dans le pays, les entrepreneurs de l'économie numérique américaine sont en faveur d'une réforme migratoire d'envergure et on peut être à la fois amateur de sports, entrepreneur et star de la téléréalité aux Etats-Unis, mais ce ne sont pas franchement des scoops.
Non, ce qui m'a frappé, c'est de voir à quel point des figures de l'innovation états-unienne s'inscrivaient dans la plus pure tradition du capitalisme US. Jugez un peu par ces quelques citations :
Steve Case :
L'Amérique a mené le phénomène global d'émergence de l'économie numérique, mais d'autres pays se sont rendu compte que l'innovation est le moteur de l'entrepreneuriat et ce pays ne devrait pas considérer les fondements de cette Nation comme garantis. L'Amérique était une startup et doit le rester.
Mike Cuban :
Vous n'avez pas besoin de savoir, vous avez besoin d'y aller.
Si je peux le faire, vous pouvez le faire.
Si ce que je fais pousse des enfants à créer un jour leur entreprise, je continuerai à le faire.