mercredi 16 octobre 2013

'Mopacalypse" en vue !

A défaut de trouver des alternatives à la voiture individuelle, le Texas a besoin de routes plus larges et Austin doit se préparer à une "Mopacalypse", prévenait hier l'Austin American Statesman en détaillant le programme des travaux prévus au cours des deux années à venir pour ajouter une voie payante de chaque côté de la fameuse autoroute de l'ouest de la ville (le reste des voies restant gratuit).
Porté par des créations d'emploi en pagaille, le nord-ouest d'Austin est en plein essor, tandis que le sud-ouest de la ville, son Zilker park et ses beaux quartiers, restent extrêmement prisés. Donc forcément la circulation sur l'axe routier suivant la ligne de chemin de fer Missouri-Pacifique (Mopac) s'intensifie et la durée des trajets s'allongent.
Moi qui me rends régulièrement dans la commune du nord-ouest de l'agglomération Cedar Park depuis le centre d'Austin (ou plutôt le nord du centre maintenant), j'ai l'impression que la fluidité de la circulation décline de semaine en semaine. Et les statistiques faisant état d'une rapide croissance démographique corroborent fortement cette impression.
Des projets pour améliorer le réseau de bus et développer celui de trains existent, même si je n'ai pas pris le temps de m'en faire l'écho ici (mea culpa !). Mais ils avancent lentement.
Signe de l'essor de la capitale du Texas, le lancement de ces travaux démontre donc aussi la dépendance des Texans à la voiture et la priorité donnée dans cet Etat à ce mode de transport.

lundi 7 octobre 2013

Réforme de l'immigration : piqûre de rappel

A Austin comme dans des dizaines d'autres villes du pays on a manifesté samedi en faveur d'une réforme migratoire d'envergure dans le cadre d'une "journée nationale pour la dignité et le respect" ayant rassemblé des dizaines de milliers de personnes à l'échelle du pays, selon les médias nationaux.
(cf. My Texas).

Avec des slogans comme le prosaïque "Nous travaillons dur, taxez-nous !", le poétique "Tu es mon autre moi" ou le traditionnel "Le peuple uni jamais ne sera vaincu", c'est surtout Obama qui était interpellé. "Le vote latino t'as fait président, il faut que tu tiennes ta promesse", lui a-t-on notamment rappelé.
Mais ce qui frappait par rapport aux défilés au cours du premier semestre, avant que les Républicains de la Chambre des Représentants ne commencent à élaborer une contre-proposition au projet de loi du Sénat, et quand un vote d'ici à la fin de l'année semblait encore possible, c'est que ce sont avant tout des familles qui ont manifesté (cf. diaporama à la fin de ce billet).
Force drapeaux américains à l'appui, le thème douloureux de l'arrêt des reconduites à la frontière afin de permettre aux familles de rester unies en attendant que le Congrès agisse était particulièrement présent.  

"Dans le comté de Travis [où se trouve Austin], on déporte plus de sans -papiers ayant commis des délits mineurs que dans tout autre de l'Etat", a dénoncé Antolin Aguirre, coordinateur régional de la Coalition d'Austin pour les droits des immigrés, à peine le groupe de quelque 150 personnes arrivé au Woolridge square park fraîchement rénové.
(Ce serait le plus ancien des pars d'Austin et il se trouve entre les neuvième et dixième rues du centre-ville, le long de Guadalupe street si vous voulez aller jeter un coup d’œil à cette rénovation que j'ai trouvée réussie.)
"Chaque journée qui passe sans vote d'une réforme migratoire d'envergure, ce sont 1100 personnes qui sont reconduites à la frontière", a embrayé Alejandro Caceres, co-directeur de la Coalition pour les droits des migrants. Avant que deux jeunes femmes nées aux Etats-Unis ne racontent les histoires de leurs familles seulement à moitié reconnues par les autorités de ce pays. Que deux hommes aux cheveux parsemés de blanc réclament des papiers pour pouvoir travailler plus sereinement. Et qu'une mère de famille témoigne comment la Coalition pour les droits des immigrés était ce qui lui donnait l'espoir de retrouver bientôt son mari renvoyé à la frontière il y a sept mois.
En attendant, elle ne porte plus que le nom de son père, refusant d'utiliser son second nom de famille -correspondant à celui de son mari absent, tant qu'il ne sera pas de retour. "La peine n'est pas dans les histoires véhiculées par les médias. Elle est dans le cœur des familles", concluait très justement cette femme, me faisant beaucoup relativiser mes soucis de renouvellement de permis de conduire et le délai que prennent actuellement les services migratoires pour répondre à ma demande de changement de statut migratoire...
Entre son témoignage et celui, tout aussi poignant, d'une Salvadorienne qui concluait une tournée aux Etats-Unis afin d'expliquer la hausse de l'immigration en provenance de son pays et du Honduras voisin par la situation économique et sociale dramatique dans laquelle se trouvent ces deux pays, situation à laquelle les Etats-Unis ne sont pas tout à fait étranger, j'avais eu mon compte d'émotions pour la journée et je suis rentrée, plus déterminée que jamais à témoigner des réalités de l'immigration latino aux Etats-Unis.
manifestation 5 octobre 2013